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Les pays du G20 en peine sur leurs objectifs climatiques

Posté le 12 novembre 2019
par Matthieu Combe
dans Environnement

L’initiative Climate Transparency publie l’édition 2019 de son rapport « Du brun au vert ». Elle analyse l'action climatique des pays du G20 et les invite à largement intensifier leurs efforts en 2020.

Les pays du G20 sont responsables d’environ 80 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et mauvaise nouvelle : les émissions de CO2 y ont augmenté dans tous les secteurs clés en 2018. La hausse atteint 1,8 % pour l’énergie, 1,6 % pour l’électricité, 1,2 % pour les transports et 4,1 % pour le bâtiment. Les énergies renouvelables ne croissent pas assez vite. Encore 82% de l’énergie consommée dans les pays du G20 provient d’énergies fossiles.

Un rapport pour mieux comprendre les leviers d’action

Le rapport « Du brun au vert : la transition du G20 vers une économie à 0 émission nette » est rédigé par Climate Transparency, une initiative internationale reliant organismes de recherche et ONG. Il analyse la performance des pays du G20 à travers 80 indicateurs d’atténuation, de financement et d’adaptation au changement climatique par rapport à l’objectif de 1,5°C.

« Aucun des pays du G20 n’a de plan assez ambitieux qui le mette en voie de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, bien que la plupart d’entre eux en soient techniquement capables, et qu’ils aient un intérêt économique à le faire », observe Climate Transparency.

Des objectifs et des efforts à intensifier

Alors que les objectifs actuels ne sont déjà pas assez ambitieux, seulement la moitié des pays du G20 devraient les atteindre ou les dépasser. La Chine, l’Union européenne et ses états membres du G20, l’Inde, l’Indonésie, la Russie, l’Arabie saoudite et la Turquie devraient atteindre ou dépasser leurs objectifs, à l’exclusion des émissions liées à l’utilisation des terres, au changement d’affectation des terres et à la foresterie. La Corée du Sud, le Canada et l’Australie sont les pays du G20 les plus éloignés de la mise en œuvre de leurs engagements, déjà peu ambitieux.

L’ensemble des pays doivent augmenter leurs objectifs d’émissions pour 2030 d’ici 2020 et intensifier considérablement leurs efforts d’atténuation, d’adaptation et de financement au cours de la prochaine décennie. Les solutions sont connues et rappelées par Climate Transparency.

Les secteurs clés sont bien connus

Pour limiter le réchauffement à 1,5°C en 2100, il faut sortir du charbon d’ici 2030 dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et d’ici 2040 dans le monde. Les pays du G20 doivent interdire la vente de nouvelles voitures à combustibles fossiles au plus tard en 2035. Le transport de marchandises doit atteindre la neutralité carbone d’ici 2050. Il faut aussi réduire les subventions gouvernementales au secteur de l’aviation, taxer le kérosène et utiliser les revenus pour investir massivement dans de nouveaux carburants sans carbone. La rénovation des bâtiments demeure un défi pour tous les pays du G20. Les nouveaux bâtiments doivent être à énergie zéro d’ici 2020-2025.

Les pays du G20 ont encore accordé plus de 127 milliards de dollars de subventions pour les combustibles fossiles en 2017. C’est beaucoup moins qu’en 2013 – 248 milliards de dollars –, en partie grâce à une importante baisse des prix du pétrole, du gaz et du charbon sur la période. Les aides ont diminué dans neuf pays du G20, mais les subventions pour les infrastructures et la production de gaz naturel sont restées stables ou ont augmenté dans plusieurs pays. « Ne consacrer qu’une fraction de ces subventions aux combustibles fossiles aux énergies renouvelables pourrait financer la transition vers une énergie propre et réduire considérablement les émissions », rappelle le rapport.

Enfin, les institutions publiques du G20 finançaient toujours le charbon et la production d’électricité à base de charbon pour un montant de 17 milliards de dollars à l’échelle internationale et de 11 milliards à l’échelle nationale en moyenne par an entre 2016 et 2017. « Mettre fin au financement du charbon est l’une des étapes les plus cruciales pour atteindre les objectifs de Paris », rappelle Climate Transparency.


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