Les 193 pays membres des Nations unies ont adopté dimanche un très ambitieux programme pour remplir ces objectifs d’ici 2030.
« Les chiffres généralement évoqués vont de 3.500 à 5.000 milliards de dollars par an, année après année », a indiqué à la presse l’ambassadeur kenyan à l’ONU Macharia Kamau, dont le pays a co-présidé les négociations avec l’Irlande.
« Cela semble un chiffre astronomique », a-t-il reconnu, estimant qu’il s’agissait d’un programme « certes ambitieux mais pas impossible à réaliser ».
A titre de comparaison, les PIB des Etats-Unis et de la France représentent respectivement quelque 17.000 milliards de dollars et 3.000 milliards de dollars.
Il a souligné l’importance qu’aura la contribution du secteur privé — « un réservoir de milliers de milliards de dollars » — pour compléter l’aide publique au développement.
Son collègue irlandais David Donoghue compte sur « le sens de la responsabilité collective » des 193 pays et « l’influence de leurs pairs » pour inciter les Etats à tenir leurs « engagements politiques », même si ceux-ci ne sont pas juridiquement contraignants.
Le programme, intitulé « Transformer notre monde, programme de développement durable d’ici 2030 » doit être adopté formellement par les dirigeants mondiaux les 26 et 27 septembre à New York, en marge de la session annuelle de l’Assemblée générale de l’ONU.
Il comprend 17 Objectifs de développement durable déclinés en 169 « cibles », dont le premier est « d’éliminer la pauvreté sous toutes ses formes et partout dans le monde ». D’autres concernent la santé, « l’accès de tous à une éducation de qualité », la réduction des inégalités, l’égalité des sexes ou la bonne gouvernance.
Les pays ont aussi promis de « prendre d’urgence des mesures pour lutter » contre le changement climatique, notamment en concluant un « accord ambitieux » lors de la conférence climatique prévue fin novembre à Paris.
Selon le secrétaire général adjoint aux affaires économiques de l’ONU Wu Hongbo, 300 indicateurs — deux par « cible » environ — devront être définis par les experts de l’ONU pour évaluer les progrès accomplis.
Pour le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon, ces objectifs « représentent une +liste des choses à faire+ pour la planète et ses habitants ».
S’adressant à la presse, il a qualifié le programme « d’audacieux, ambitieux et réformateur » et s’est félicité de la coïncidence avec le 70e anniversaire des Nations unies, célébré cette année.
« La mise en oeuvre et le suivi », a-t-il cependant averti, « seront essentiels » pour juger du succès de cette initiative.
Celle-ci avait été lancée dès 2012 et précédée par des Objectifs du Millénaire pour le développement valables jusqu’à fin 2015.
Les négociateurs ont bataillé toute la semaine dernière pour résoudre les dernières divergences. Celle-ci portaient sur le changement climatique, l’évaluation des résultats pays par pays, la bonne gouvernance et les droits des femmes (notamment les droits sexuels et reproductifs). Sur ce dernier point, l’Iran et le Nigeria devraient émettre des réserves lors du passage du document devant l’Assemblée générale, ce qui ne bloquera cependant pas son adoption.
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