Des chercheurs américains ont analysé les sédiments côtiers du Bassin de Santa Barbara, en Californie. Ils montrent une hausse exponentielle du taux de microplastiques entre 1945 et 2009, corrélée à la hausse de la production de plastique et à la hausse de la population.
Trois chercheurs de l’Institut d’océanographie Scripps de l’Université de Californie à San Diego publient une étude sur la contamination par les microplastiques des sédiments côtiers du Bassin de Santa Barbara dans la revue Science Advances. Ils ont analysé une carotte de sédiments prélevée à 580 mètres de profondeur. Elle couvre la période 1834-2009.
« Nous avons constaté une augmentation exponentielle des dépôts de plastique de 1945 à 2009 avec un doublement tous les15 ans, expliquent les chercheurs. Cette augmentation est étroitement corrélée à la production mondiale de plastique et à la croissance démographique côtière du sud de la Californie au cours de la même période. » En 2009, le taux de dépôt de microplastiques dans le sédiment y atteignait près de 4000 particules par centimètre carré par an.
Un indicateur de l’Anthropocène
Comme d’autres études récentes, les chercheurs proposent d’utiliser le plastique comme indicateur géologique de l’ère moderne. « Cette augmentation des dépôts plastiques au cours des années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale peut être utilisée comme un indicateur géologique de la grande accélération de l’Anthropocène dans les données sédimentaires », avancent-ils.
Dans les dépôts post-1945, les chercheurs ont majoritairement trouvé des fibres (67,5%) et des fragments (20,8%). Il y avait peu de films (9,7%) et très peu de billes (2%). Par spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier, ils ont identifié la présence des plastiques les plus utilisés dans les produits de consommation courante : polystyrène, polyéthylène basse et haute densité, PVC, polyamide, polyester, PET et polypropylène.
Les sédiments récoltés à 580 mètres de profondeur sont passés sur un tamis de mailles 104 µm. La plupart des microplastiques mesuraient entre 500 et 1000 µm. « Les petits microplastiques trouvent leur chemin vers le benthos marin où ils sont susceptibles d’être ingérés par divers organismes », relatent les chercheurs.
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