Selon le cabinet de conseil Wavestone, le nombre de kilomètres de lignes installées dans le monde passera de 800 km à 2.300 km d'ici 2025. Il a analysé 25 lignes de métros automatiques dans 14 villes sur les 40 lignes recensées dans le monde. Et les Français se hissent en haut du podium.
En 2030, le métro automatique sera démocratisé dans les smart cities et les « Mega Cities ». Selon Wavestone, il s’agit de la solution la plus performante pour répondre au défi du transport de masse sur les trajets les plus fréquentés. « Grande cadence de transport, rapidité, régularité, sécurité, réduction des coûts d’exploitation, adaptabilité de l’offre et flexibilité dans les ressources humaines » sont ses principaux avantages. Le cabinet de conseil prévoit que ce marché va exploser d’ici moins de 5 ans. Principalement dans les grandes métropoles pour relier les centre-ville aux zones péri-urbaines et pour mailler le coeur de ville des mega cities d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du Sud qui verront le jour d’ici 2030.
La France, en pole position
« La France est aujourd’hui en 1ère place du marché du métro automatique dans le monde », assure Wavestone. Le tissu industriel est fortement impliqué dans son développement au côté des autorités. La France détient le plus de kilomètres de lignes automatisées (120 km), suivi par le Canada (93,2 km), Singapour (76,5 km) et les Emirats Arabes Unis (74,6 km). Les lignes automatisées sont à Lille, Paris, Toulouse, Lyon et Rennes. Si Lille est la mieux équipée en France avec 44 km de lignes automatisées (en 5e position mondiale), elle est loin derrière Vancouver et ses 86,8 km.
Les opérateurs de transport français sont ceux qui opèrent le plus de réseaux dans le monde (23,1%) suivis par les italiens (19,2%). La filiale de la SNCF Keolis est leader en termes de kilomètres exploités et de nombre de stations dans le monde avec 104 km et 137 stations. La RATP est 12e en termes de kilomètres exploités (26 km) et 8e en termes de stations (34).
Les métros français bien placés
Wavestone a comparé les différentes lignes de métros automatiques selon trois axes : la performance de l’infrastructure et du matériel roulant, la fiabilité et la qualité du service et l’innovation adoptée par les différents opérateurs. Concernant la performance globale, les lignes 1 et 2 du métro de Lille arrivent en première position. Suivies de près par Londres et la ligne A de Toulouse.
En matière de propreté, les lignes de Lyon, Barcelone, Rennes et Taipei sont les pus appréciées des usagers. Lyon atteint 99,3 % d’avis positifs, contre moins de 60 % pour Milan. Concernant la sûreté, les lignes de Copenhague, Dubaï et Taipei arrivent en tête avec des taux de satisfaction usager qui dépassent 90%. Une distinction pour la RATP : ses innovations au service des voyageurs (informations contextualisée, services mobiles, connexion réseau…) arrivent en tête, au côté de l’opérateur TBM du métro de Barcelone.
Des lignes compétitives
Les coûts d’investissement – lignes, gares et matériel roulant compris – sont en moyenne supérieurs pour les lignes automatisées. Ils s’élèvent ainsi à 144 millions d’euros par kilomètre contre 129 millions d’euros par kilomètre pour un métro conventionnel. Néanmoins, le métro automatique réduit considérablement les coûts opérationnels de l’exploitation : 0,69 millions d’euros en moyenne par kilomètre, contre 1,15 millions d’euros pour un métro classique. Après 30 ans d’exploitation, l’investissement initial dans les infrastructures est donc compensé par la baisse des coûts opérationnels.
En 2025, l’Asie devrait représenter 33% des kilomètres de lignes automatiques, l’Europe 30% et le Moyen Orient 25%. Le Grand Paris Express prévoit notamment 205 km de lignes de métros automatiques en banlieue et 72 nouvelles gares entre 2018 et 2030.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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