Instantanés Techniques : Quelle sont, au niveau des ressources humaines, les conséquences des choix stratégiques de Renault en matière énergétique et environnementale ?
La prise en compte de l’environnement par Renault n’est pas nouvelle. Cela fait plusieurs années que nous prenons en compte de façon globale dans nos différents métiers, cette variable. En fait, on pourrait même dire qu’il n’y a pas un seul métier dans la chaîne de conception et de fabrication de nos véhicules qui n’ait pas intégré ces problématiques.
Comment cela s’illustre-t-il en matière de recrutement ?
Nos recrutements ne sont pas nécessairement ciblés sur des profils d’expert en environnement ou en développement durable. Nous recrutons en majorité des ingénieurs généralistes attirés par l’automobile. C’est pour quelques postes très ciblés, comme par exemple les responsables environnement dans les usines que nous avons besoin de spécialistes qui ont suivi des cursus dédiés à l’environnement.
Et en termes de chiffres ?
Les chiffres correspondent aux choix stratégiques de Renault, qui s’est fortement investi dans le domaine des véhicules électriques depuis deux ans. Ainsi, en 2010, nous avons effectué 186 recrutements dans le domaine de l’électronique et 124 recrutements plus spécifiquement pour le développement du véhicule électrique. Pour 2011, 500 recrutements sont prévus dans le domaine de l’ingénierie, dont 20 % d’ingénieurs expérimentés : 80 dans la filière mécatronique, et une vingtaine dans le domaine de la simulation numérique entre autres. Le développement de ces compétences est important pour nous, même si nous nous y investissons de manière raisonnée.
Parlez-nous des « experts » de Renault.
Renault a développé la filière expertise. Cette filière doit permettre un développement des compétences dans les domaines qui nous paraissent stratégiques. Nous nommons des experts pour ces domaines d’expertise stratégiques, et des spécialistes dans chacun des sous-domaines. Cela nous permet d’être toujours à la pointe, en termes de compétences, dans les domaines que nous avons définis comme stratégiques pour nous, notamment par une veille externe essentielle. A titre indicatif, nous avons identifié 27 domaines d’expertises stratégiques. Le rôle de l’expert est important pour nous, en termes de prise de décisions par exemple. C’est lui qui peut être la caution quand des équipes travaillent sur, des projets pour lesquels il faut recentrer les approches.
Que pensez-vous des formations qui existent aujourd’hui dans le domaine des énergies renouvelables et de l’environnement ?
Les formations qui existent sont plutôt des formations complémentaires que généralistes. Aujourd’hui, le développement de formations spécialisées dans les filières plus courtes pourrait être une idée à creuser.
Propos recueillis par Pierre Thouverez
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