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Les mauvais chiffres de l'observatoire européen Copernicus sur l'état des océans

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Les mauvais chiffres de l’observatoire européen Copernicus sur l’état des océans

Posté le par Nicolas LOUIS dans Environnement

Accélération du réchauffement des océans et de la fonte des glaces, progression du niveau de la mer, recrudescence de vagues de chaleur marine, augmentation continue de l'acidification... le dernier rapport de l'observatoire européen Copernicus dresse un panorama alarmant sur l'état de santé des océans. Le point sur les principales conclusions à retenir.

Une série de chiffres pour objectiver le phénomène en cours. Comme chaque année, Copernicus a publié son rapport sur l’état des océans en Europe et dans le monde. Dans cette huitième édition, le Programme d’observation de la Terre de l’Union européenne décrit une accélération du rythme de réchauffement des océans. Depuis 2005, celui-ci a presque doublé, affichant un taux de 1,05 W/m2 (watt par mètre carré), contre 0,58 W/m² pour les décennies précédentes. Toutes les régions du globe sont concernées, mais certaines plus que d’autres, notamment celles de l’Atlantique Nord, de l’Atlantique Sud et de l’océan Austral.

Ce réchauffement est le résultat d’un déséquilibre énergétique de la terre, lié aux émissions de gaz à effet de serre d’origine anthropique, qui provoquent une augmentation de la chaleur emprisonnée dans le système terrestre. Or, les océans absorbent près de 90 % de cette chaleur supplémentaire. Selon le rapport, l’océan mondial a absorbé en moyenne 1,5 million de Twh (térawattheure) de chaleur chaque année depuis 1960, ce qui représente près de 9 fois la consommation énergétique mondiale en 2023. « Avec la poursuite des émissions de gaz à effet de serre, la quantité de chaleur stockée dans l’océan a augmenté au cours des dernières décennies et devrait encore augmenter au cours de ce siècle, entraînant une large gamme d’impacts généralisés », alertent les experts de cette étude.

Conséquence directe de ce réchauffement, la fonte des glaces s’accélère. Au cours de la période 1979-2023, la région Arctique a perdu 4 % de sa banquise par décennie, soit une perte de près de 2,2 millions de km² de glace. Quant à l’Antarctique, sa banquise a perdu 1,9 million de km² en 2023, comparé à la moyenne de la période 1993-2010 ; une surface équivalente à trois fois la taille de la France.

Les auteurs de ce rapport ont aussi chiffré l’élévation du niveau moyen de la mer. Celui-ci ne cesse d’augmenter, puisque sur la période 2013-2023, il s’est élevé au rythme de 4,3 mm (millimètre) par an, alors que sur la période 1993-2002, une progression de 2,1 mm par an a été enregistrée. Cette élévation n’est pas uniforme, car près de la moitié des océans augmente plus vite que la moyenne mondiale. Les régions qui connaissent un rythme plus rapide sont les principaux courants de la bordure occidentale, notamment ceux situés dans l’ouest du Pacifique Nord et dans l’océan Atlantique. De grandes parties de l’ouest de l’océan Pacifique et de l’océan Indien sont aussi concernées.

Un doublement de la durée des vagues de chaleur marine grave à extrême

Une recrudescence de vagues de chaleur marine grave à extrême est aussi mentionnée dans l’étude. Sur l’année 2023, plus d’un cinquième de la surface mondiale des océans en a au moins connu une. Alors qu’elles étaient relativement stables avant le milieu des années 2000, leur durée maximale moyenne annuelle a doublé depuis, passant de 20 jours à 40 jours. Ces vagues de chaleur provoquent une diminution de la biodiversité marine avec une migration d’espèces, des mortalités massives et l’arrivée d’espèces invasives qui dégradent les écosystèmes. Dans certaines régions du monde, une réduction de la capacité des couches océaniques à se mélanger est aussi observée, ce qui entrave la distribution des nutriments pour les poissons.

Ces dernières années, de nouveaux sommets ont également été enregistrés dans la hauteur des vagues les plus extrêmes. Il est important d’observer ce phénomène, car il provoque une augmentation de la probabilité des inondations et aggrave l’érosion côtière. Il peut aussi entraîner des déplacements de population et des dommages matériels.

Enfin, depuis 1985, une augmentation continue de l’acidification mondiale des océans est observée, avec un pH qui diminue de 0,017 unité par décennie. Là encore, cette acidification n’est pas uniforme, puisque près de la moitié de l’océan échantillonné devient plus acide, à un rythme plus rapide que la moyenne mondiale. En particulier dans l’océan Indien, l’océan Austral, l’océan Pacifique équatorial oriental, le Pacifique tropical nord et certaines régions de l’océan Atlantique.

Cette acidification s’explique par la dissolution du CO2 atmosphérique au contact de l’océan, qui se transforme en acide carbonique. Cette réaction chimique provoque des changements dans les équilibres chimiques de l’eau de mer et conduit à une augmentation des ions hydrogène, responsables de l’acidification. En parallèle, ces changements entraînent une diminution des ions carbonates, qui sont essentiels aux végétaux et aux animaux marins pour fabriquer leurs squelettes et autres structures calcaires.

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Posté le par Nicolas LOUIS


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