Selon l’édition 2016 de l’enquête d’Ingénieurs et scientifiques de France (IESF), sur les 780 000 ingénieurs formés en France encore en activié, hors doctorants et retraités, 34% travaillent en Île-de-France, 50% en province et dans les DOM et 16% à l’étranger. Sur les 17.000 ingénieurs préparant une thèse dans un cadre professionnel en 2015, 30% étaient à Paris, 50% en Province et 20% à l’étranger.
Les ingénieurs expatriés s’installent principalement en Europe (70.500), sur le continent américain (24.050) et en Asie (17.750). Loin derrière, l’Afrique et l’Océanie accueillent respectivement 8.050 et 3.650 ingénieurs formés en France. Les principaux pays d’accueil sont la Suisse (16.150), les Etats-Unis (14.250), l’Allemagne (13.400) et le Royaume-Uni (11.050). « Ces quatre pays tiennent la tête depuis de nombreuses années », relève le rapport. A eux ils, ils accueillent presque la moitié des ingénieurs installés à l’étranger.
La proportion de femmes travaillant à l’étranger demeure inférieure à celle des hommes. Elle a néanmoins tendance à augmenter chez les nouvelles générations et l’écart se réduit. Globalement, les jeunes ingénieurs sont davantage attirés par l’expérience au large que les aînés. 19,6% des hommes de moins de 30 ans ou âgés entre 30 et 39 ans travaillent à l’étranger (15,2% des femmes). Cette proportion baisse à 15,9% entre 40-49 ans et 11,7% entre 50-64 ans pour les hommes (respectivement 8,7% et 5,5% pour les femmes).
Un salaire nettement plus élevé
64% des ingénieurs en poste à l’étranger estiment que la qualité de vie est meilleure à l’étranger. 71% pensent que les opportunités professionnelles sont supérieures à ce qu’ils pourraient connaître en France 79% que leur rémunération y est plus élevée. Et pour cause, le salaire médian des ingénieurs partis à l’étranger est de 85.000€, contre 56.000€ en France. C’est pourquoi 37% des ingénieur partis à l’étranger n’envisagent pas de revenir en France et 24% demeurent indécis quant à un retour éventuel. Seulement 8% prévoient un retour d’ici moins d’un an, 17% à moyen terme et 13 % à long terme.
Si les salaires sont plus élevés en Ile-de-France qu’en Province, les écarts de salaires sont nettement avantageux à l’étranger. A une exception près : travailler dans l’agriculture, la sylviculture ou la pêche semble être plus intéressant à Paris!
Partir, rester à l’étranger ou revenir?
L’attrait pour l’étranger démarre en général bien avant le diplôme. 46% des ingénieurs formés en France, qui travaillent aujourd’hui à l’étranger, avaient déjà fait des stages dans un autre pays pendant leurs études. 25% avaient étudié ou décroché un double-diplôme à l’étranger et 10% ont des liens familiaux avec le pays qu’ils rejoignent.
Une fois qu’ils ont goûté au travail à l’étranger, les ingénieurs y prennent goût : 33% des expatriés déclarent avoir déjà travaillé à l’étranger avant leur expérience actuelle. Si 7% des ingénieurs français ont un projet de départ en cours, l’étranger n’est pas un El Dorado recherché pour tout le monde. 69% des ingénieurs travaillant en France n’envisagent pas de quitter le pays et 28% ont décliné une offre de travail à l’étranger.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
Cet article se trouve dans le dossier :
Emploi des ingénieurs : les tendances 2017
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