Elle a pris des engagements lors de la 5ème Conférence Internationale sur les débris marins qui rassemblait les principales associations de fabricants de matières plastiques du monde à Miami en mars 2011. En décembre 2012, elle a publié un rapport d’étape pour présenter ses actions.
« Les matières plastiques n’ont évidemment pas leur place dans nos océans. Elles doivent être utilisées et réutilisées de façon responsable, pour être recyclées et valorisées énergétiquement. Ce rapport démontre la volonté de notre industrie d’imaginer des solutions collaboratives efficaces », souligne Steve Russell, Vice-Président des Plastiques de l’American Chemistry Council.
Ce rapport fait état de plus de 140 projets, en cours, réalisés ou planifiés. Il fournit des exemples d’initiatives cherchant à limiter l’accumulation des plastiques en mer. Ces initiatives sont mises en place dans certains pays et peuvent être dupliquées ailleurs.
En mars 2011, les principales associations mondiales représentant les fabricants de matières plastiques ont signé une Déclaration Générale par laquelle elles s’engagent publiquement à combattre la pollution marine par les déchets plastiques. Elles ont identifié six axes de travail principaux. Ceux-ci se concentrent sur l’éducation, la recherche, les politiques publiques, le partage des bonnes pratiques, la collecte et le recyclage du plastique. Depuis, d’autres associations ont rejoint le mouvement. En décembre 2012, 58 associations, représentant 54 pays, étaient signataires de cette déclaration.
Le problème est-il réellement grave ?
Le problème des débris marins s’observe dans toutes les mers et océans. Le problème est particulièrement inquiétant dans les cinq grandes gyres océaniques, qui cachent des « soupes » de plastiques, selon plusieurs études. De telles gyres se situent en pleine mer et se caractérisent par des vents et des courants faibles où les courants tournent dans le sens des aiguilles d’une montre. Ce phénomène crée un vortex qui fait tourbillonner les déchets qui « passent » par là.
Ces tourbillons accumulent depuis des années des déchets plastiques venus des côtes et des fleuves. Dans leur rotation et par la force centripète, ils les entraînent et les ramènent progressivement vers leur centre. Ces gyres sont situées dans l’Atlantique Nord, l’Atlantique sud, le Pacifique Sud, l’Océan Indien et le Pacifique Nord. La plus connue et la plus grande est celle du Pacifique Nord. Communément nommée « Plaque de déchets du Pacifique nord », « septième continent » ou encore « Nouveau continent », cette plaque se forme actuellement entre les côtes d’Hawaï et de l’Amérique du Nord, à partir de millions de tonnes de détritus plastiques charriés par les courants océaniques.
Ce « continent » de déchets est constitué de macro déchets éparses (bouteilles vides, sacs, etc.), mais surtout de milliards de petits éléments pas plus grands qu’un confetti. C’est en filtrant l’eau que les scientifiques découvrent une mixture composée de petits morceaux de plastique fractionnés. Les estimations sur la taille de ce continent varient énormément car il n’est pas possible de photographier les microparticules par satellite. Il est souvent accordé que cette zone polluée du Pacifique ferait plus de 3 millions de kilomètres carrés, soit un tiers de l’Europe et plus de six fois la France pour 30 mètres d’épaisseur. Cette « soupe » totaliserait un poids de 3,5 millions de tonnes.
La pollution est donc généralisée. En raison de la faible taille des fragments, il apparaît peu probable de pouvoir nettoyer les océans de cette pollution. Les industriels doivent donc agir rapidement pour empêcher toute aggravation du problème. Leur engagement sera-t-il à la hauteur des enjeux ? La question reste posée.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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