En 2019, l’ensemble des incendies mondiaux ont engendré l’émission de 7 273 mégatonnes de CO2. C’est plus que les trois années précédentes mais moins que le record de 2003 avec près de 8 950 mégatonnes. «Globalement, 2019 est une année moyenne lorsque l’on regarde la totalité des émissions liées aux incendies de forêts, estime Mark Parrington, directeur scientifique au CAMS. La particularité est la survenue d’incendies puissants dans des endroits très inhabituels et hors des saisons où ils se manifestent généralement avec des feux qui ont produit beaucoup de fumées.»
De nombreux incendies ont fait la Une des médias
Les feux de forêt ont été sans précédent en termes d’emplacement, d’ampleur et de durée dans tout le cercle polaire arctique, en Sibérie et en Alaska pendant une période prolongée entre juin et août. Puis, les incendies en Amazonie ont fait la Une des journaux du monde entier en août. Ensuite, les incendies très intenses en septembre en Indonésie, et les feux de brousse en Australie ont aussi fait parler d’eux. «Depuis que nous suivons les incendies mondiaux ces 17 dernières années, nous n’avions pas vu des incendies aussi étendus et persistants dans le cercle Arctique», note Mark Parrington.
En Indonésie, les feux de forêt ont été l’un des incidents les plus intenses depuis près de deux décennies entre août et novembre. En cause : la combustion de tourbières riches en carbone et des conditions plus sèches que la moyenne. Ainsi, l’intensité quotidienne totale des feux a été supérieure à la moyenne des 16 dernières années. Et des milliers de kilomètres carrés de terres importantes sur le plan écologique ont été brûlés, provoquant un brouillard toxique, menaçant la santé de la population locale ainsi que les forêts naturelles et la faune.
Un risque incendiaire qui devrait s’accentuer
Certains incendies moins connus ont également eu des effets importants sur l’environnement et la qualité de l’air, notamment en Colombie, au Venezuela, en Syrie et au Mexique. En Syrie par exemple, au printemps et au début de l’été, la puissance de feu totale détectée était largement supérieure à la moyenne de 2003-2018.
Le risque incendiaire devrait s’accentuer à l’avenir. Dans les cercles Boréal et Arctique, les scientifiques du CAMS ont surveillé plus de 100 feux de forêt en 2019. Ils ont principalement été causés par des conditions exceptionnellement chaudes et sèches dans la région. «Quand nous observons un certain nombre de hotspots incendiaires, nous voyons qu’ils arrivent normalement dans des lieux où les température de surface sont élevées, donc on s’attend évidemment à voir une hausse du risque d’incendies avec le changement climatique», prévient le chercheur.
Surveiller les feux de forêts tout au long de l’année
Les scientifiques du CAMS surveillent les feux de forêt actifs dans le monde entier au quotidien. Pour ce faire, ils utilisent les données provenant des instruments MODIS de la Nasa embarqués sur deux satellites. Ces «radiomètres spectraux pour imagerie de résolution moyenne» détectent la puissance radiative du feu, essentiellement le signal thermique, des incendies actifs.
Grâce à leur système global d’assimilation des incendies (GFAS), les scientifiques du CAMS déterminent ensuite l’emplacement, l’intensité et les émissions des incendies de forêt dans le monde entier. Enfin, en combinant ces émissions avec le système de prévisions météorologiques du Centre européen pour les prévisions météorologiques à moyen terme pour le compte de l’Union européenne (CEPMMT), ils sont en mesure de fournir des informations vitales, par exemple sur la façon dont la qualité de l’air sera affectée, jusqu’à cinq jours en avance.
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