Après avoir étudié (voir les articles précédents) les impacts environnementaux des courriels et des recherches sur le Web, nous ouvrons le troisième volet de l'étude réalisée par le BIOIS pour l'ADEME : le bilan carbone d'une clé USB et de son utilisation, qui est loin d'être neutre.
Comme dans les deux premiers cas, l’étude s’attache, à travers différents scenarii, à calculer les émissions de gaz à effet de serre de cet outil de stockage et de transmission de documents et son impact environnemental sur les trois indicateurs déjà évoqués : le réchauffement climatique, l’épuisement potentiel des métaux et celui des ressources fossiles.
Pour étudier l’impact de la clé USB, le rapport part de la situation suivante : lors d’une conférence, un rapport d’étude de 200 pages est remis à une personne, via cette clé. Cette personne en transfère le contenu sur son ordinateur, et survole le document à la vitesse de 30 secondes par page (on estime à 3 minutes le temps nécessaire à la lecture intégrale de la page). L’étude compare alors les résultats de trois scenarii : l’enregistrement du document puis le survol des 200 pages, l’enregistrement du document puis la lecture intégrale des 200 pages (environ 10 heures devant son ordinateur tout de même…), l’enregistrement puis la lecture complète de 40 pages, type diapositives de Powerpoint (un temps de lecture estimé à 30 secondes par page).
Si 100 personnes recevant la même clé USB contenant ce document lisent complètement les 200 pages, les émissions de CO2 uniquement liées à la transmission de l’information sont multipliées par 8. Elles représentent 80 kg éqCO2, soit 20 % supplémentaires par rapport à l’empreinte carbone d’une conférence sans distribution de clé :
« La lecture sollicite l’utilisation d’un ordinateur pendant un temps relativement long dans le cas d’une lecture complète (10 h, pour lire 200 pages lors d’une lecture complète). On constate que multiplier par 12 le temps de lecture d’un document multiplie par 8 les impacts sur le potentiel de changement climatique. »
Dans le même cas, si 10 % des personnes présentes impriment le document en mode brouillon, 15 kg de CO2 peuvent être évités, soit l’équivalent de 110 kilomètres en voiture. En effet, selon l’étude, « régler son imprimante par défaut en mode noir et blanc, recto/verso, 2 pages par face permet de diviser par 3 les émissions de gaz à effet de serre ». Pour arriver à ce résultat, le rapport calcule le point d’équilibre entre le temps de lecture sur l’écran et l’impression, et l’établit à 2 minutes 12 secondes par page. Tout dépend donc de la rapidité de compréhension du lecteur :
« Si le temps de lecture n’excède pas 2 à 3 minutes par page, il apparaît que la lecture à l’écran a moins d’impact sur le potentiel de réchauffement climatique que l’impression. Au-delà, l’impression noir et blanc, recto/verso et 2 pages par feuille devient préférable. »
Par contre, les résultats ne montrent pas de variations importantes en fonction du matériau utilisé pour la coque de la clé USB : PVC/aluminium, PVC ou bambou : en effet, les impacts liés à la production de la coque ne représentent que 2 % des impacts environnementaux de production de la clé.
En fonction de tous ces éléments, il reste à chacun le choix d’utiliser son ordinateur de manière rationnelle. C’est pour cela que sur la base de ces résultats, l’ADEME met en avant quelques gestes simples à appliquer au quotidien et qui permettront de contribuer à limiter les impacts environnementaux des TIC. Les derniers sont les suivants :
- À l’achat, choisir de préférence un ordinateur certifié par l’écolabel européen ou Energy Star ;
- Éviter de distribuer systématiquement des clés USB de type publicitaire.
Par Claudine / blog EcoCO2
À lire aussi :
Les impacts environnementaux des TIC (2/3)
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