Décryptage

Les impacts environnementaux des TIC (1/3)

Posté le 12 février 2012
par La rédaction
dans Environnement

Selon une étude réalisée par le cabinet BIO Intelligence Service (BIOIS), les technologies de l'information et de la communication (TIC) contribuaient pour 2 % aux émissions de gaz à effet de serre en 2009, mais pourraient doubler cette contribution à l'horizon 2020 si l'on conservait les comportements acquis, ou dans un scenario économe, se hausser tout de même à 3 %.

L’ADEME part de ce constat pour évaluer les impacts environnementaux des TIC et a lancé dans ce but une étude, réalisée elle aussi par BIOIS, et accompagnée des avis d’experts indépendants. L’ADEME retient trois usages pour en faire analyser les cycles de vie : les courriers électroniques, les requêtes et l’utilisation de supports comme les clés USB.

Les résultats de l’étude, en termes d’impacts potentiels, sont illustrés, selon l’ADEME,  à travers la lecture des trois indicateurs les plus pertinents : le potentiel de changement climatique, l’épuisement potentiel des métaux, reflétant la consommation des ressources et l’épuisement potentiel des ressources fossiles, lié notamment au mix énergétique utilisé.

247 milliards de courriels ont été échangés chaque jour dans le monde en 2009, y compris les spams. Pour 2013, on en prévoit 507 milliards… En France, en se fondant sur des chiffres moyens (entreprise de 100 personnes, 58 courriels reçus par personne, 33 envoyés, d’une taille moyenne d’un Mo), cela entraîne, sur 220 jours ouvrés, 13,6 tonnes d’émission de gaz à effet de serre.

Décupler le nombre de destinataires d’un courriel de 1 Mo revient à multiplier par 4 l’impact sur le changement climatique. En mesurant sur 2, 3 ou 4 destinataires, l’étude montre qu’environ 6 g éqCO2 supplémentaires sont émis par destinataire. Cela représente 44 kg éqCO2 par an et par employé : « Réduire de 10 % l’envoi de courriels incluant systématiquement son responsable et un de ses collègues au sein d’une entreprise de 100 personnes permet un gain d’environ 1 tonne équivalent CO2 sur l’année (soit environ 1 aller-retour Paris/New-York). »

L’impression d’une pièce jointe de 4 pages  a bien entendu une forte influence sur le potentiel de changement climatique, et le format d’impression demandé n’y est pas étranger. Par contre les impacts de la lecture de cette même pièce sur l’écran sont directement liés au temps d’utilisation de l’ordinateur : « Diminuer de 10 % le taux d’impression des courriels reçus par les employés d’une entreprise de 100 personnes permet d’économiser 5 tonnes équivalent CO2 sur un an (soit l’équivalent d’environ 5 allers-retours New-York/Paris). »

En comparant l’envoi d’un courriel de 1 Mo à une personne à l’envoi du même courriel à une personne qui le stocke 6 mois sur son serveur et à une autre qui le sauvegarde 3 mois avant de le supprimer, l’étude montre que « plus le courriel est conservé longtemps, plus il a un impact négatif sur le potentiel de changement climatique. Son rôle dans l’épuisement du potentiel de ressources fossiles est également accru. »

Les scenarii ont également permis de mesurer  la différence d’émissions de gaz à effet de serre si 10 % de ces employés de cette même entreprise française de 100 personnes envoient les documents sans les compresser, passant donc ainsi à un message de 10 Mo : « Diminuer de 10 % la proportion d’envoi de courriels de 10 Mo au sein d’une entreprise de 100 personnes permettrait un gain de 8 tonnes équivalent CO2 sur un an (équivalent à 8 allers-retours New-York/Paris). »

Les deux autres volets de l’étude, sur les requêtes sur le Web et les clés USB feront l’objet de la deuxième partie de cet article. Mais trois recommandations sont d’ores et déjà de mise :

Par Claudine / blog EcoCO2

 

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