Coup sur coup, à une semaine d’intervalle, les fabricants de flotteurs pour éoliennes offshore français ont fait un mouvement vers l’Asie, en s’associant à des entreprises japonaises. Il faut dire que les mers y sont profondes et peu adaptées aux éoliennes posées.
D’une part, le fabricant français Naval Energies et Hitachi Zosen viennent de signer un Memorandum Of Understanding (MOU) afin d’étendre leur collaboration entamée en 2019 via une étude de faisabilité en utilisant la solution semi-submersible de Naval Energies.
D’autre part, le fabricant de flotteurs français Ideol, avec le soutien d’Ademe Investissement (société détenue à 100 % par l’État français) et le japonais Jera (co-entreprise entre les deux grands producteurs d’électricité nippons Tepco et Chubu dédiée au développement d’énergies renouvelables et au GNL), ont décidé de s’associer pour lancer un nouveau véhicule d’investissement dédié au financement de la phase de développement d’au moins 2 GW de projets basés sur la technologie Damping Pool, développée et brevetée par Ideol.
Naval Energies et Hitachi : une coopération industrielle
L’accord de Naval Energies et Hitachi Zosen est une nouvelle étape après l’étude de faisabilité qui visait à concevoir et à construire conjointement des éoliennes flottantes en utilisant la solution semi-submersible de Naval Energies au large des côtes japonaises.
Parallèlement aux travaux menés par Hitachi Zosen et Naval Energies sur cette étude de faisabilité, les deux entreprises prévoient désormais d’étendre leur collaboration à d’autres projets et de commencer à définir plus en détail leur future coopération industrielle.
Takashi Fujita, directeur général de la business unit dédiée à l’éolien au sein de Hitachi Zosen, déclare dans un communiqué publié à cette occasion : « Parmi toutes les fondations flottantes d’énergie éolienne dans le monde, nous considérons que le flotteur semi-submersible de Naval Energies, qui présente de nombreux avantages, est l’un des meilleurs du marché. Le nouvel accord va consolider notre coopération et nous espérons que Naval Energies et Hitachi Zosen contribueront au développement de l’industrie de l’énergie éolienne flottante au Japon ». De son côté, Laurent Schneider-Maunoury, président de Naval Energies, signale : « Ce nouvel accord est un signe de confiance mutuelle entre nos deux entreprises, il renforce notre coopération existante et pose les bases d’un partenariat solide pour l’avenir de l’énergie éolienne flottante au Japon. Nous sommes fiers d’être partenaire d’Hitachi Zosen, un groupe industriel de renommée mondiale ».
Ideol avec l’Ademe et Jera
Le véhicule d’investissement lancé par Ideol, Ademe Investissement et Jera, est destiné au financement de la phase de développement de plusieurs projets éoliens offshore flottants à travers le monde au cours des cinq prochaines années. Toujours centrés autour de la technologie flottante Damping Pool d’Ideol, ces projets garantiront un haut niveau de contenu local, précise Ideol dans un communiqué.
Dans un communiqué, Satoshi Yajima, directeur général du département business de Jera, se déclare « ravi de soutenir la fondation flottante la plus prometteuse du marché et de participer à son succès certain. À travers ce partenariat, nous envisageons des projets à échelle commerciale dans le monde entier. »
Egalement cité, Arnaud Leroy, PDG de l’Ademe et d’Ademe Investissement, déclare quant à lui : « Nous pensons que l’éolien offshore flottant est en passe de confirmer son potentiel considérable et de se positionner comme une brique indispensable à l’atteinte des objectifs climatiques futurs. Ce partenariat vise à la fois à financer des premiers projets commerciaux d’envergure et à soutenir la technologie d’Ideol puisque tous les deux devraient contribuer à terme à l’accélération de la compétitivité de l’éolien offshore flottant. »
Pendant que Paul de la Guérivière, PDG d’Ideol, estime dans le communiqué que « cette nouvelle étape confirme la maturité de notre technologie sur le marché et démontre la pertinence de notre business model unique, positionnant Ideol en tant que co-développeur et co-contractant sur la base de notre excellence technique. »
Les appels d’offres commerciaux flottants prévus en Écosse et en France confirment l’accélération de la filière
En France, quatre projets pilotes (quatre éoliennes par parc) sont en cours : au large de la Bretagne et en Méditerranée – attribués en 2016 aux consortiums emmenés par Eolfi (associé au chinois CGN et à la Caisse des Dépôts, avec des flotteurs Naval Energies), Eolmed (Quadran Energies marines avec Ideol, Bouygues et Senvion), EDF (avec SBM Offshore, Siemens Gamesa et Prysmian) et Engie (avec le portugais EDPR, CDC et des flotteurs signés Eiffage).
Au-delà de la côte Est des États-Unis, les marchés les plus prometteurs sont clairement en Asie. En Chine, certes, mais aussi au Japon, à Taïwan ou encore en Corée du Sud.
Selon un rapport de l’AIE (Agence internationale de l’énergie), en fin d’année 2019, la puissance mondiale cumulée des installations éoliennes offshore (posées et flottantes) à l’horizon 2040, pourrait être comprise entre 350 et 560 GW (Stated Policies Scenario et Sustainable Scenario). Sur ce total, les ouvrages de production en mer de l’Europe et de la Chine représenteraient 65 % environ de la puissance installée et 70 % du marché sur la période considérée de 2018 à 2040.
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