L’Agence de protection de l’environnement (EPA) a ainsi finalisé les nouvelles normes proposées en novembre dernier qui ramènent la limite de ces émissions polluantes, aussi appelées « smog », à 70 parties par milliard (ppm) contre 75 ppm jusqu’à présent, soit une réduction d’environ 7%.
Cette finalisation intervient après une période de consultation de 90 jours des diverses parties prenantes.
« Dit simplement, la pollution à l’ozone signifie qu’il est plus difficile de respirer pour la population la plus vulnérable de notre société à savoir les enfants, les personnes âgées et ceux souffrant de maladies cardiaques et pulmonaires », a déclaré la patronne de l’EPA, Gina McCarthy.
« Cette décision est l’une des mesures les plus importantes que nous pouvons prendre pour améliorer la santé publique, réduire les coûts de la maladie et protéger la santé des enfants », a-t-elle ajouté dans un communiqué.
L’EPA précise que 23 millions d’adultes aux Etats-Unis et six millions d’enfants sont asthmatiques et que cette pollution à l’ozone peut l’aggraver.
L’Agence a indiqué avoir examiné près de 2.300 études pour cette révision des normes, dont plus d’un millier publiées depuis la précédente révision en 2008.
Selon les scientifiques consultés par l’EPA, une exposition à des niveaux d’ozone même inférieurs à 75 ppm est néfaste pour le système respiratoire.
Les nouvelles normes devraient se traduire par un gain de 2,9 à 5,9 milliards de dollars annuellement d’ici 2025, surpassant le coût annuel de 1,4 milliard pour les industries, souligne l’EPA.
L’ozone se forme dans la basse atmosphère sous l’effet du rayonnement solaire qui provoque une transformation photochimique des oxydes d’azote, du monoxyde de carbone et des composés organiques volatiles émis par les échappements des véhicules, des industries, des centrales au charbon et de certains solvants et peintures.
La loi américaine sur la propreté de l’air accorde une souplesse aux Etats pour l’application de ces nouvelles normes d’émissions d’ozone selon la gravité de leur problème de pollution. Certaines de ces régions pourraient avoir plusieurs années (d’ici 2020 à 2037) pour s’y conformer.
La décision de l’EPA a été critiquée à la fois par les groupes de protection de l’environnement et de médecins, qui la juge trop timide, et par les défenseurs des industries pour qui elle est économiquement très onéreuse.
La nouvelle limite « est la plus faible de celles recommandées par ses conseillers scientifiques », déplore l’Union of concerned scientists soulignant que cette limite « pourrait ne pas être suffisamment stricte (…) pour protéger la santé publique ».
Le Natural resources defense council affirme lui que les scientifiques de l’EPA avaient unanimement recommandé des normes inférieures à 70 ppm, jusqu’à 60 ppm.
Même reproche de l’American Thoracic Society qui affirme que la communauté médicale soutient depuis 2007 une limite de 60 ppm des émissions d’ozone.
Résumant le sentiment des industriels, le président républicain de la commission de la Science de la Chambre des représentants, Lamar Smith a fustigé la « régulation la plus coûteuse imposée aux Américains qui entraînera des millions de pertes d’emplois ».
« Protéger la santé publique et promouvoir la croissance économique ne sont pas des objectifs mutuellement exclusifs », a-t-il ajouté.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »
Dans l'actualité
- « Responsabilité climatique » : une nouvelle méthodologie appliquée à la Chine
- Des quotas d’émissions en plein bouleversements!
- La pollution de l’air baisse nos capacités cognitives
- Le Parlement européen vote pour des véhicules moins polluants
- La France, premier émetteur de particules fines PM2,5 en Europe