D’ici 2020, 700 gigawatts de nouvelles capacités vertes seront installés, soit l’équivalent de 700 réacteurs nucléaires, et cela représentera presque les deux tiers des nouvelles capacités ajoutées au système électrique mondial à cette date, détaille l’AIE dans son rapport de moyen terme sur les énergies renouvelables, publié vendredi.
Le développement des énergies renouvelables sera particulièrement important dans les pays émergents. La Chine à elle seule représentera 40% des nouvelles capacités installées.
Dans de nombreux pays les énergies renouvelables, et notamment l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque, ont vu leurs coûts de production fortement baisser et deviennent compétitives par rapport à d’autres types d’énergies, explique l’AIE.
C’est notamment le cas en Afrique du Sud, au Brésil, en Inde, au Moyen Orient ou dans certains Etats des Etats-Unis.
L’agence a également évalué les investissements qui seront faits dans les renouvelables à l’avenir et elle prévoit que 230 milliards de dollars seront mobilisés chaque année d’ici 2020. L’an dernier, ils s’étaient élevés à 270 milliards de dollars.
Cette estimation découle « de la baisse du rythme d’installations de nouvelles capacités mais aussi de la réduction des coûts d’investissement pour les technologies les plus dynamiques », notamment le solaire et l’éolien terrestre.
Ainsi, la baisse des coûts de ces énergies, déjà observée ces dernières années, devrait se poursuivre. Pour l’éolien terrestre, les coûts des nouveaux parcs devraient baisser d’environ 10%, alors qu’ils ont déjà diminué de 30% entre 2010 et aujourd’hui.
Pour le solaire, les coûts vont encore se contracter d’un quart par rapport à leur niveau actuel, après une baisse de deux tiers depuis 2010.
– Réduire les incertitudes –
L’AIE s’avère plus prudente sur les biocarburants, avec une croissance qui se poursuivra malgré la baisse du prix du pétrole mais à un rythme stabilisé. Les biocarburants représenteront 4% de la demande de carburant du transport routier en 2020.
Il faudra un prix du baril aux environs de 100 dollars pour voir de nouveaux projets d’usine de production de biocarburants à l’échelle industrielle, estime-t-elle.
Le succès du développement des énergies renouvelables, et donc de la lutte contre le changement climatique, nécessite de « réduire les incertitude en matière de réglementation, qui freine un déploiement plus important », prévient toutefois l’AIE.
« Les gouvernements doivent supprimer les points d’interrogation qui entourent les renouvelables », indique le directeur exécutif de l’agence, Fatih Birol, cité dans un communiqué.
Si l’éolien terrestre et le solaire photovoltaïque « n’ont plus besoin d’un haut niveau de soutien (public) », leur attractivité « dépendra fortement du cadre réglementaire et du fonctionnement du marché », juge l’AIE.
Dans les pays émergents, les risques sont aujourd’hui « les barrières réglementaires, les contraintes de réseaux et les conditions microéconomiques », tandis que dans les pays développés « le développement rapide des renouvelables oblige à fermer des centrales électriques thermiques, mettant la pression sur les énergéticiens », détaille l’agence.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés. © 2015 Agence France-Presse. »
Dans l'actualité
- L’ADEME publie ses scénarios 100% renouvelables
- Un bilan électrique 2015 mitigé !
- Argentine : les tarifs de l’électricité explosent
- Énergies renouvelables: un élan mondial à amplifier
- Présidentielles 2017: les Français s’intéressent aux énergies renouvelables
- Le Power-to-Gas n’est pas indispensable pour passer au 100% renouvelable
- Les ENR couvrent 22,7% de la consommation française
- Le réseau de transport d’électricité de demain
- Les fournisseurs européens très inégaux en termes d’électricité verte
- Un procédé Power to gas couplé à une unité de bio-méthanation