En s’établissant autour de 28% en 2013, elles ont légèrement dépassé le charbon et le nucléaire comme source première de production d’électricité, alors que la consommation électrique a diminué de 1% dans les 28 pays de l’Union européenne, essentiellement en raison de la crise économique.
Par ailleurs, la consommation d’électricité des pays du G7 (États-Unis, Canada, France, Allemagne, Italie et Japon) a stagné en 2013, selon le Bilan énergétique mondial d’Enerdata.
« Cela a des conséquences pour les grands acteurs de l’électricité », a commenté Sylvain Chateau, directeur général adjoint d’Enerdata. Cela « pose la problématique de la rentabilité des investissements qui ont été faits dans les centrales, quand elles tournent un nombre d’heures insuffisant pour rentabiliser l’investissement », explique-t-il.
Ainsi en Europe, plus de 20 gigawatts (GW) de capacités ont été fermées ou mises sous cocon depuis 2010, avec 13 GW supplémentaires annoncés d’ici 2017.
Prenant l’exemple de la France, il a estimé que cela pourrait poser à terme un problème, dans la mesure où les centrales qui seraient fermées rendraient le pays potentiellement « incapable de gérer une future période de pointe » de demande de consommation électrique.
Plus généralement, la consommation d’énergie des Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du sud), et en particulier celle de la Chine, a encore tiré l’an dernier la demande mondiale, avec une croissance de 3,5% contre 2,1% pour le G20.
Selon Sylvain Chateau, c’est une croissance « toujours dynamique mais c’est beaucoup plus faible que par le passé et c’est le signe d’une sorte de maturité de la croissance de la demande de ces pays ».
– La Chine en pointe sur les renouvelables –
La Chine représente à elle seule 28% de la consommation d’énergie des pays du G20, devant les États-Unis (20%) et est responsable de 60% de l’augmentation de la demande en 2013. En matière d’électricité, le pays est le plus gros consommateur mondial, contribuant pour 85% de l’augmentation de la consommation du G20 (+2,3%).
La Chine occupe également la première place en matière d’installations d’énergies renouvelables éoliennes et solaires. Selon Enerdata, le pays connaît un « emballement » sur le marché du photovoltaïque, avec 7 GW de capacité installées en 2013, alors que dans le même temps, le mouvement ralentit en Europe à cause de la baisse ou de la suppression des tarifs d’achat.
Même chose sur l’éolien où les capacités installées chinoises représentent 37% de l’ensemble des nouvelles installations dans le monde.
Enerdata confirme par ailleurs le bouleversement du secteur du gaz du fait de l’exploitation des gaz et pétrole de schiste aux États-Unis. A l’horizon 2020, ce pays va devenir un acteur clé des échanges gaziers mondiaux. Près de 30 terminaux de liquéfaction sont actuellement en construction ou en projet et 53 gigamètres cubes de contrats GNL (gaz naturel liquéfié) ont déjà été signés, dont 38 en direction du Japon et de l’Asie.
Sur le plan des émissions de CO2, avec une hausse de 2%, elles ont continué de suivre le rythme de la croissance économique, la Chine étant responsable du tiers des émissions du G20. Cette évolution illustre « le peu de changement dans le mix énergétique » en 2013 en matière de conséquences sur les émissions de CO2.
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