Le Global Carbon Project estime les émissions mondiales de CO2 provenant des combustibles fossiles et de l’industrie. Ces émissions augmentaient de plus de 3 % par an dans les années 2000, mais leur croissance a ralenti depuis 2010. De 2014 à 2016, les émissions sont restées relativement stables avec une faible augmentation. L’édition 2018 vient de paraître dans les journaux Nature, Environmental Research Letters et Earth System Science Data. Selon ces projections, en 2018, les émissions de CO2 devraient augmenter de 2,7 %. Cela correspond à des niveaux d’avant la crise économique de 2008.
Des émissions incompatibles avec l’Accord de Paris
Cette hausse est principalement due à la croissance soutenue de la consommation de pétrole, de gaz et de charbon dans le monde. Cela signifie que les efforts pour décarboner l’économie demeurent insuffisants pour contrer la hausse du recours aux énergies fossiles. Pour contenir la hausse de la température de la planète en dessous de 2°C, les émissions de CO2 doivent diminuer d’environ 20 % d’ici 2030 et atteindre zéro d’ici 2075. Afin de limiter le réchauffement à l’objectif de 1,5°C, il faut même aller encore plus loin. Les émissions de CO2 doivent diminuer de 50 % d’ici 2030 et atteindre un niveau net nul vers 2050.
« On pouvait espérer que l’augmentation des émissions observée en 2017 ne serait que ponctuelle, mais le taux de croissance en 2018 est encore plus élevé, et il devient clair comme de l’eau de roche que le monde est en train de manquer à son devoir de s’engager dans une voie conforme aux objectifs fixés par l’accord de Paris en 2015 », estime Glen Peters, co-auteur de l’étude et directeur de recherche au centre CICERO.
Des hausses d’émissions régionales
La plus forte hausse des émissions s’observe en Asie. L’Inde, qui représente désormais 7 % des émissions mondiales, poursuit son envolée. La hausse est de +6,3 %, après +4 % en 2017. La Chine, qui représente 27 % des émissions mondiales, renoue également avec une hausse de +4,7 % en 2018, après +1,7 % en 2017.
Les émissions repartent aussi à la hausse aux États Unis qui représentent 15 % des émissions mondiales. Celles-ci bondissent de +2,5 %, après un léger recul de 0,5 % en 2017. Cette hausse est en grande partie liée aux mauvaises conditions météorologiques qui ont entraîné une hausse de la consommation de chauffage et de climatisation durant l’année.
Une bonne nouvelle est tout de même à noter. Représentant 10 % des émissions mondiales, il semblerait que l’Union européenne soit parvenue à réduire ses émissions de 0,7 %, après une hausse de 1,4% en 2017. Pour le reste du monde (et 42 % des émissions de CO2), la hausse attendue pour l’année est de 1,8 %. En moyenne, les émissions de CO2 atteignent 407 ppm en 2018, un niveau supérieur de 45 % par rapport aux niveaux préindustriels.
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