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Les émissions de CO2 de l'énergie toujours en hausse

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Les émissions de CO2 de l’énergie toujours en hausse

Posté le par Matthieu Combe dans Environnement

L’agence internationale de l’énergie annonce une nouvelle hausse des émissions de CO2 due à l’énergie en 2022. Malgré la crise énergétique mondiale due à la guerre en Ukraine, à la pandémie et au changement climatique, le recours aux technologies bas carbone commence toutefois à porter ses fruits.

Les émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie ont à nouveau augmenté de 321 millions de tonnes (Mt) en 2022, soit +0,9 %, annonce l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Elles atteignent ainsi plus de 36,8 milliards de tonnes, « un nouveau record de plus », indique l’AIE. Les analystes scrutent avec intérêt ces émissions qui représentent plus des trois quarts du total des émissions mondiales de gaz à effet de serre et servent d’indicateur à la réussite de la transition énergétique. Cette année, la hausse des émissions est décorrélée de la croissance économique mondiale (+3,2 %), précise l’AIE.

Une hausse plus faible que prévu

Le dernier rapport du GIEC souligne l’importance d’inverser la courbe mondiale des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2025 pour limiter la hausse des températures à 1,5°C à la fin du siècle. Si l’inversion n’est pas là, l’AIE se satisfait tout de même d’une hausse des émissions moins forte que prévu, dans un contexte de crise énergétique. « Le risque d’une croissance débridée des émissions en raison du recours accru au charbon dans le contexte de crise énergétique ne s’est pas matérialisé, l’essor des énergies solaire et éolienne, des voitures électriques, de l’efficacité énergétique et d’autres facteurs ayant freiné la montée du CO2 », avance l’AIE dans cette analyse basée sur des données nationales publiques.

L’an dernier, les phénomènes météorologiques extrêmes et la mise à l’arrêt d’un nombre inhabituellement élevé de centrales nucléaires ont contribué à l’augmentation des émissions. Toutefois, 550 Mt d’émissions supplémentaires ont été évitées grâce au déploiement accru de technologies bas carbone, notamment l’éolien et le solaire photovoltaïque, estime l’agence. La réduction de la production industrielle, en particulier en Chine et en Europe, a également évité des émissions supplémentaires. « Sans énergie propre, la croissance des émissions de CO2 aurait été presque trois fois plus élevée », calcule Fatih Birol, directeur exécutif de l’AIE.

Une hausse toujours trop importante

En 2021, les émissions avaient bondi de plus de 6 % suite à un recul inédit de 5,8 % en 2020. Mais il ne faudrait pas se contenter de ces résultats 2022. Les émissions restent sur « une trajectoire de croissance insoutenable », appelant à des « actions plus fortes pour accélérer la transition vers une énergie propre et mettre le monde sur la voie de la réalisation de ses objectifs énergétiques et climatiques », prévient l’AIE.

Alors qu’il faudrait fortement réduire le recours aux énergies fossiles, les émissions liées au pétrole et au charbon ont respectivement augmenté de 268 Mt (+2,5 %) et de 243 Mt (+1,6 %), contrebalançant largement la baisse de 118 Mt (-1,6 %) des émissions liées au gaz. Environ la moitié de l’augmentation des émissions dues au pétrole provient du rebond de l’aviation qui revient à 80 % de son niveau de 2019, après le creux pandémique. « Les compagnies internationales et nationales du secteur des énergies fossiles engrangent des revenus records et doivent prendre leur part de responsabilité, en cohérence avec leurs engagements publics à l’égard du climat, souligne Fatih Birol. Elles doivent revoir leurs stratégies dans le sens d’une réduction réelle de leurs émissions. »

En Asie, hors Chine, les émissions ont augmenté de 4,2 %, reflétant la croissance rapide de leur économie et de leur demande énergétique. Avec les restrictions anti-Covid, la Chine reste sensiblement au même niveau d’émissions (-0,2 %) qu’en 2021. Dans l’Union européenne, les émissions ont diminué de 2,5 % grâce au déploiement record d’énergies renouvelables, à un démarrage en douceur de l’hiver et aux mesures de sobriété énergétique. Aux États-Unis, les émissions ont augmenté de 0,8 %, avec une forte hausse de la demande énergétique des bâtiments en raison de températures extrêmement basses.

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