Ces dépôts agglomérés et durcis, qui peuvent ressembler à des stalactites, encombrent les canalisations d’égouts. « Nous avons découvert que ces dépôts sont créés par des réactions chimiques transformant les acides gras, essentiellement, en un gros morceau de savon. », explique le Dr. Joel Ducoste, professeur d’Ingénierie civile et environnementale à l’Université de Caroline du Nord et coauteur de la recherche.
Les systèmes de collecteurs sont composés des tuyaux et des stations de pompages qui emmènent les eaux usées vers les stations d’épuration. Les dépôts réduisent le débit des eaux usées, allant jusqu’à provoquer le bouchage des conduits, dont la réparation est malaisée et chère.
Les deux chercheurs se sont servis d’une technique appelée la spectroscopie infrarouge à transformée de Fourier, mesurant l’acquisition de spectres infrarouges, et permettant de déterminer de quoi ces dépôts étaient composés au niveau moléculaire. Les liaisons moléculaires réagissent à différentes longueurs d’ondes infrarouges, ce qui permet avec un tableau d’équivalence de connaître la composition moléculaire des dépôts, à savoir des sels d’acides gras sur base calcium, autrement dit une forme de savon.
Le glycérol et les acides gras réagissent avec le calcium, créant les dépôts. Ce qui intéresse nos deux chercheurs est donc de savoir d’où provient ce calcium, et à quelle vitesse se forment les dépôts, afin d’établir un modèle numérique prédictif qui permettrait d’établir des « zones à risques » susceptibles d’être sujettes à ces blocages, et d’encadrer la politique décisionnelle au niveau local et national.
Par Rahman Moonzur