“Les drones ont un avenir prometteur dans le secteur de l’énergie et des énergies renouvelables”, si l’on en croit le cabinet de conseil SIA Partners. Leur potentiel s’avère en effet vaste, au point qu’ils représentent un véritable atout, permettant une inspection technique en zones à risque (plateformes offshore, méthaniers, centrales nucléaires, éoliennes), un examen des barrages, ou encore la maintenance des panneaux solaires.
Avec les drones, la mise en place des inspections et des évaluations des entreprises du secteur de l’énergie à des fins de maintenance prédictive et d’optimisation sont accélérées – en particulier dans des zones dangereuses. “Dans le nucléaire, par exemple, il est plus facile et moins cher d’utiliser des UAV, que d’envoyer des techniciens humains”, note Paul Guermonprez, ingénieur innovation chez Intel.
Entretenir les centrales solaires ou nucléaires
Dans le secteur des panneaux solaires, les drones constituent des outils révolutionnaires, qui permettent de détecter des défauts. “Les fermes solaires représentent une énorme surface. Les drones vont pouvoir prendre des photos, très bien cadrées, de tous les panneaux. Ces photos seront toujours analysées par des humains, mais cela permet de gagner beaucoup de temps”, explique Paul Guermonprez. “S’il y a de la poussière sur les panneaux, des drones permettent même de les nettoyer”, ajoute-t-il, citant les drones d’Ecoppia, fabriquant israélien.
Dans le cadre de la maintenance et de la supervision de ses générateurs solaires, EDF Énergies Nouvelles (ENR) utilise de son côté des drones thermographiques : déployés autour des centrales photovoltaïques, ils analysent les toitures, analysant de possibles anomalies, mesurant la température des panneaux, et repérant d’éventuels “points chauds”.
EDF utilise aussi des drones pour inspecter la structure extérieure des installations de ses centrales nucléaires – ce qui permet d’éviter de mettre en œuvre de trop importants moyens humains et matériels. Là encore grâce à des caméras thermiques haute résolution, le drone détecte des défauts invisibles à l’oeil nu. Les images collectées peuvent être utilisées par EDF ENR pour déclencher, si besoin, des opérations de maintenance ciblées et rapides. Bouygues Energies et Services s’est également équipée de drones, afin d’inspecter les panneaux photovoltaïques de ses centrales solaires. Là aussi, grâce à des caméras thermiques, les cellules photovoltaïques défectueuses sont détectées très rapidement, et d’une manière très précise.
Inspecter les pales des éoliennes, au plus près
Enfin, EDF ENR utilise des drones pour inspecter les pales des éoliennes (en particulier ceux situés en mer) – une activité traditionnellement coûteuse et surtout très périlleuse pour les techniciens humains, qui évaluent visuellement l’état des pales en étant tractés par des cordes.
“Les inspections par prise de vues suppriment ces inconvénients et permettent l’utilisation de capteurs en dehors du spectre visuel (inspection thermique à l’infrarouge, en profondeur avec des ondes sonores…). Elles permettent aussi d’automatiser certains traitements d’images (reconnaissance automatique de défauts) et de conserver un historique pour chaque pale”, indique André Moura, CEO de la startup Pro-Drone. Mais le plus grand intérêt du drone reste de pouvoir s’approcher très près des pales, afin d’offrir une très grande résolution, de l’ordre du millimètre, tout en faisant des économies. “L’inspection humaine coûte environ 1500 $. Avec un drone, cela coûte deux fois moins cher”, selon SkySpecs, startup qui fournit des inspections par drones pour les gestionnaires d’infrastructure.
Détecter des hydrocarbures, inspecter les barrages
Pour protéger l’environnement, mais aussi les techniciens humains, Total utilise des drones pour détecter la présence de fuites de gaz ou d’hydrocarbures sur ses plateformes pétrolières. Le drone “Helper” est ainsi capable de repérer une fuite d’huile, et de l’analyser. Il peut aussi déposer une “balise” géolocalisée, qui permettra ensuite de suivre les déplacements de la nappe de pétrole, en temps réel, afin d’optimiser les opérations de dépollution.
Helper est aussi un “sauveteur” en mer, et est capable de localiser une personne tombée à l’eau, ainsi que de lui envoyer une bouée géolocalisée et autogonflable.
A noter que Veolia a également recours aux drones pour l’observation et la maintenance des barrages – difficilement accessibles pour des humains. La SARP, filiale de Veolia spécialisée dans l’assainissement, utilise ainsi des “octocoptères” de Drone Volt, les “Drone Spray”, pour inspecter et nettoyer des ouvrages pouvant atteindre jusqu’à 40 mètres de haut.
Par Fabien Soyez
Cet article se trouve dans le dossier :
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