Selon SenseFly, le bâtiment, les mines et les carrières sont “le secteur le plus porteur” pour les drones. Idem selon Emmanuel de Maistre, CEO de Redbird, l’un des principaux opérateurs de drones civils en France, qui estime que “c’est dans la construction et l’industrie minérale que les solutions existantes sont les plus abouties”, soulignant “l’énorme valeur ajoutée” des drones pour les gestionnaires de chantiers.
Les drones vont-ils révolutionner le BTP, les mines et les carrières, tout comme ils semblent être en train de transformer le visage de l’agriculture ? Rodolphe Jobard, fondateur-directeur de Dronea, société de prestation de services de drones pour l’industrie, décline une liste intéressante d’avantages à utiliser les drones. “Ils permettent de vérifier l’état d’une installation industrielle, de prendre des mesures plus rapidement qu’en ayant recours à un géomètre ou un topographe (et dans des endroits difficilement accessibles)”, indique-t-il.
Une utilisation encore “marginale” en ville
Les drones permettent en outre de mesurer l’efficience énergétique des bâtiments (via, notamment, une inspection thermique, lorsque les appareils sont munis de capteurs), d’inspecter leurs toits, de les cartographier et de les modéliser. “Les drones captent aussi des données très précises et utiles pour les études de terrain, les relevés topographiques et la cartographie. Ainsi, ils améliorent les rendements et font gagner un temps considérable à ceux qui gèrent des chantiers”, indique Rodolphe Jobard.
Mais si SenseFly et Redbird semblent aussi confiants dans la capacité des drones à investir le secteur du BTP, des mines et des carrières en raison de leur fort potentiel, il n’en reste pas moins que leur utilisation demeure” assez marginale” en ce qui concerne précisément le domaine du bâtiment, selon le directeur de Dronea.
“Les mines et les carrières n’ont pas vraiment de problème, car cela se déroule dans des zones peu peuplées… Mais le BTP se passe surtout en ville, où la réglementation actuelle restreint grandement l’utilisation des drones”, indique Rodolphe Jobard, qui n’estime qu’à 10% l’application industrielle actuelle des drones dans le domaine du bâtiment.
Les drones pour améliorer la gestion des grands chantiers
Dans le domaine des grands chantiers, en revanche, les drones s’avèrent de plus en plus utilisés. Ainsi le groupe de travaux publics Monnoyeur utilise-t-il depuis 2014, les drones de Redbird pour inspecter des chantiers de Lignes Grande Vitesse (LGV), et améliorer leur gestion en modélisant en 2D ou en 3D les stocks de matière, ainsi que les volumes excavés. Un moyen, notamment, de réduire l’utilisation des engins de chantier, et donc d’économiser du carburant.
Pour “améliorer leur productivité”, Caterpillar fournit une flotte de drones (ainsi que le support de son partenaire Redbird) aux exploitants de grands chantiers. Ils leur permettent de suivre, en temps réel, l’avancement des travaux et les stocks de matériaux.
Idem chez Bouygues Construction et Colas, sa filiale de travaux publics, ou encore chez Lafarge, qui utilisent des drones pour cartographier et quantifier les réserves de matériaux lors de la construction d’infrastructures routières, ou de minerais extraits lors de l’exploitation de carrières – un travail long pour un géomètre (en raison notamment des risques d’éboulement, cela peut durer plusieurs jours), quand un drone peut survoler tout un site en à peine une heure.
Un gain de temps et d’argent pour la réalisation de topographies
Pour les exploitants de mines et carrières, les drones permettent de concevoir très facilement des orthophographies (images aériennes du sol rectifiées géométriquement et égalisées radiométriquement) géoréférencées des terrains, ainsi que des modèles numériques d’élévation (MNE). Ils fournissent aussi des données précieuses en hydrologie (détection thermique des entrées d’eau souterraine).
Sachant qu’il s’agit de terrains souvent difficiles d’accès pour les professionnels, “les drones civils constituent un gain de temps et d’argent pour la réalisation rapide et efficace des données topographiques et de la modélisation des stocks – tout en préservant la sécurité des humains”, indique BM Drone, société de service spécialisée en acquisition de données géoréférencées par drone. Si ces engins volants ne révolutionnent pas encore totalement le domaine du BTP et des mines et carrières, ils en prennent clairement le chemin.
Par Fabien Soyez
Cet article se trouve dans le dossier :
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