Ces mesures étaient très attendues. L’observatoire spatial Planck de l’Agence spatiale européenne (ESA) vient de rendre publiques les dernières données recueillies par la mission. Ces 1653 détections vont pouvoir être analysées, corrélées et utilisées pour tester différents modèles cosmologiques.
Ainsi, la dernière analyse publiée par Planck se veut deux fois plus précise et plus perfectionnée que la précédente. En effet, les scientifiques ont intégré 439 amas de galaxies (contre 189 auparavant) et optimisé le traitement des données en tenant compte à la fois de la vitesse d’éloignement (redshift) et du signal sur bruit. Ce nouveau degré de précision permet de valider ou d’invalider certaines hypothèses. Planck permet d’en savoir un peu plus sur la matière noire.
Tout d’abord, ces résultats excluent l’existence du modèle de matière noire caractérisé par l’annihilation matière noire/antimatière noire. Ensuite, ils confirment la conclusion des précédentes analyses qui estime que la matière noire occupe près de 26% de l’univers. Du coté des neutrinos, ces observations sont compatibles avec le modèle standard, excluant l’existence d’une 4ème et par conséquent d’une 5ème famille de neutrinos, hypothèse émise suite aux mesures précédentes.
Les données ont aussi permis de déterminer la limite supérieure à la somme des masses des neutrinos. Celle-ci est désormais établie à 0.23eV. Mais cette valeur pose problème car elle est en désaccord avec l’analyse des forêts de Lyman-Alpha (étude des raies d’absorption des nuages primordiaux d’hydrogène) et les observations des oscillations acoustiques des baryons qui imposent que la somme des masses des neutrinos soit inférieure à 0.15eV. Sur ce point, les données issues de Planck soulèvent un point d’interrogation. Les scientifiques du monde entier sont actuellement en train d’intégrer l’ensemble des nouvelles informations, de quoi en savoir encore plus d’ici quelques mois.
Par Audrey Loubens
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