François de Rugy, 44 ans, devient ministre pour la première fois de sa carrière. Après son entrée à l’Assemblée nationale en 2007, sous l’étiquette les Verts, il est réélu en 2012 sous l’étiquette Europe-Ecologie-Les-Verts (EELV). Il prend alors la tête du groupe écologiste à l’Assemblée, avant de rompre avec EELV en août 2015. Il fonde le Parti écologiste dans la foulée avant de rejoindre le parti socialiste en mai 2016 et de devenir vice-président de l’Assemblée nationale . Il se présente lors de la primaire de la gauche, mais ne récolte que 3,88% des votes. Suite à la victoire de Benoît Hamon, il décide finalement de soutenir Emmanuel Macron pour la campagne présidentielle. Réélu député en juin 2017, il prend la tête de l’Assemblée nationale jusqu’à présent. La passation de pouvoir entre Nicolas Hulot et François de Rugy a eu lieu ce jour à 16h30 au Ministère de la transition écologique et solidaire.
Ne plus opposer le court-terme au long-terme
Le premier grand défi qui attend le nouveau ministre de la transition écologique et solidaire est sans aucun doute l’épineuse programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE). La première version devrait paraître d’ici octobre. Il reviendra au nouveau ministre la charge d’annoncer l’horizon retenu (2030 ou 2035) pour le report de la diminution de la part du nucléaire dans la production d’électricité à 50 %. Il sera également responsable de la définition ou non d’un calendrier précis de fermeture de réacteurs nucléaires sur les périodes 2019-2023 et 2024-2028.
Sous l’impulsion de Nicolas Hulot, plusieurs annonces de long-terme ont été faites en un an. Toutefois, les plans d’actions sur le court-terme manquent encore à l’appel. Ainsi, le Plan Climat prévoit que la France atteigne la neutralité carbone en 2050 et la fin des ventes de véhicules thermiques d’ici 2040. La feuille route pour l’économie circulaire prévoit notamment le recyclage de tous les déchets plastiques en 2025. Le plan quinquennal de rénovation énergétique des bâtiments prévoit pour sa part de rénover 500.000 logements par an. La France a annoncé la sortie du glyphosate d’ici 3 ans et a présenté un nouveau Plan biodiversité. La lutte contre l’artificialisation des sols et la mutation de l’agriculture intensive prévue par ce plan doivent toujours être concrétisées. François de Rugy hérite de ces nombreux dossiers et devra définir les stratégies pour atteindre les objectifs annoncés.
Des attentes pour les prochains mois
Nicolas Hulot devait prochainement présenter un plan pour mettre fin à la déforestation importée en France et le projet de loi sur les mobilités et la planification des infrastructures de transport. François de Rugy devra reprendre la main. Jusqu’en novembre, il devra également piloter la deuxième séquence des Assises de l’eau consacrée à la résilience des territoires et l’impact sur leurs ressources en eau face au changement climatique.
La démission de Nicolas Hulot a entraîné un déferlement médiatique et affaibli le chef de l’Etat. »Le parcours de François de Rugy témoigne d’une certaine expérience des questions environnementales, mais nous doutons de sa capacité à réellement peser dans ce gouvernement », juge Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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