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Décryptage

Les compteurs intelligents, premiers pas vers un logement plus sobre en énergie

Posté le par La rédaction dans Informatique et Numérique

Certes les compteurs intelligents, d'ores et déjà sur le marché, vont permettre aux particuliers de mieux maîtriser leur consommation d’énergie et d’eau. Mais la palette d'applications qu'offrent ces services ne s'arrête pas là. Panorama des perspectives qu'ouvrent ces dispositifs avec les spécialistes d’Alcimed.

L’Europe s’est engagée dans la voie de la sobriété énergétique, avec un objectif de 20 % d’amélioration de l’efficacité énergétique – c’est-à-dire parvenir à utiliser 20 % d’énergie en moins tout en rendant les mêmes services aux usagers. Plusieurs approches complémentaires sont possibles pour atteindre ce but. S’agissant de la consommation des particuliers, on peut utiliser des appareils moins énergivores (électroménagers de catégorie A ou A+), mieux isoler son logement, utiliser des modes de chauffage plus efficaces (pompe à chaleur, plancher chauffant…) ou encore modifier son comportement. C’est à ce dernier défi que s’attaquent aujourd’hui de jeunes sociétés de services telles qu’Edelia (filiale d’EDF) ou Ijenko.Ces sociétés ont en effet mis au point de nouvelles offres qui permettent aux particuliers de connaître en détail et en temps réel leur consommation d’électricité et de pouvoir agir sur celle-ci à distance ou par anticipation. Certaines sociétés proposent également de suivre en temps réel la consommation de gaz et d’eau.Tous ces services reposent sur un réseau d’appareils dont l’élément clé est un boîtier ressemblant à une « box » ADSL. Ce boîtier utilise Internet pour remonter régulièrement les informations qu’il accumule et recevoir des instructions à distance, via une interface dédiée et accessible uniquement par le client. Ce boîtier est relié au reste de l’équipement (capteurs, compteur, prises intelligentes…) par des technologies sans fil.

Les services proposés autour de ces nouvelles technologies
1/ Le suivi de la consommation et les alertes : ce service donne en quasi temps réel une visibilité sur la consommation en énergie (gaz, électricité) et en eau. A intervalle régulier, les informations issues des capteurs et centralisées sur la box sont envoyées vers le serveur de la société prestataire. Ainsi, le particulier peut consulter sur son interface Web l’historique de ses consommations (par heure, par jour, par mois, etc.), la puissance et le débit instantanés (équivalents à la consommation d’essence instantanée en voiture). Ce service permet également d’établir des comparatifs entre les différents modes de consommation afin de réduire sa facture. Le suivi des consommations est associé à un service d’alertes qui permet de recevoir des SMS ou des e-mails en fonction du paramétrage souhaité. Par exemple, le particulier peut être prévenu en cas de consommation anormale d’eau, qui souvent est synonyme de fuite. 2/ Le pilotage à distance et la programmation des appareils : il est possible de piloter à distance des appareils électriques grâce à des prises intelligentes positionnées entre la prise murale et l’appareil visé. Un simple clic sur une interface associée permet de l’activer ou de le désactiver à distance. Ce système est pratique pour remettre en route les radiateurs électriques et préchauffer le logement en rentrant de vacances ! Si le logement est équipé de capteurs de température et d’humidité, le système de chauffage peut être automatisé pour assurer un meilleur confort tout en limitant la consommation d’énergie durant les absences.3/ La sécurité :  « Tous ces services sont intéressants, mais peu de particuliers vont être prêts à payer un abonnement qui peut aller de quelques euros à quelques dizaines d’euros, voire d’acheter l’équipement, sophistiqué et donc coûteux, pour en bénéficier. C’est pourquoi les sociétés qui se positionnent sur ce marché proposent souvent des offres de sécurité complémentaires, qui permettent d’attirer un public plus large », commente Julien Barreteau, consultant chez Alcimed. Une fois que l’élément intelligent – la box – est installé, il est possible d’ajouter d’autres types de capteurs pour fournir des services additionnels tels que des détecteurs de mouvements ou de fumée, etc. Il suffit de paramétrer l’installation via l’interface Web pour être alerté de phénomènes anormaux tels que des mouvements détectés dans le logement lors d’une absence. Grâce au pilotage à distance, le particulier peut aussi programmer l’allumage automatique d’une lampe dans son salon tous les soirs pour donner l’impression que quelqu’un est là alors qu’il est en vacances. Des services plus sophistiqués peuvent également être proposés, mais font appel à un intervenant extérieur : par exemple, dans le cas de personnes âgées et isolées, une alarme préviendra un opérateur dès lors qu’aucun mouvement n’est détecté pendant plusieurs heures en journée. Cet opérateur appellera la personne pour s’assurer que tout va bien. On peut également demander l’intervention automatique d’une société de surveillance en cas de mouvement anormal détecté, de la même manière que dans des offres de sécurité classiques.  4/ La sensibilisation aux bonnes pratiques : au-delà de ces services, l’interface Web permet de sensibiliser le client aux enjeux de sa consommation d’énergie et aux moyens de la réduire, à travers des bilans personnalisés s’appuyant sur des questionnaires, des suggestions de bonnes pratiques ou des informations pertinentes issues de l’actualité. « Au final, ces installations apportent donc de la flexibilité et du confort grâce au pilotage à distance. De plus, pouvoir être prévenu très rapidement en cas de problème, qu’il s’agisse d’une fuite d’eau ou d’une intrusion, offre de la sérénité et limite les risques de déconvenue. Mais c’est bien au niveau des économies réalisées sur le plan de la consommation énergétique et à la sensibilisation que doit se situer la véritable valeur ajoutée de ces systèmes. Malheureusement, à ce stade, les retours d’expérience sont encore trop partiels pour permettre de quantifier les gains », résume Julien Barreteau.

Quelles perspectives pour ces services intelligents ?
1/ Une maison entièrement téléguidée ? A l’ère des objets communicants, la maison du futur permettra de piloter l’ensemble de ses équipements depuis un ordinateur, un smartphone ou sa télévision. Les services déjà disponibles en donnent un avant-goût. 2/ Une offre de services associés au logement totalement intégrée ? Il n’est pas absurde de penser qu’un fournisseur de services qui connaît les profils de consommation de ses clients leur propose un jour de se charger lui-même de trouver le meilleur fournisseur d’eau, de gaz ou d’électricité et les meilleurs offres associées, voire même de se charger des contrats et de ne présenter qu’une seule facture au client. Cela pourrait même aller jusqu’à l’assurance habitation, puisque les installations permettent de réduire les risques d’incendies, de dégâts des eaux ou de cambriolages. Des rapprochements entre assureurs et prestataires de services sont déjà en cours. Dans un avenir proche, ces offres en devenir pourraient même être portées par des acteurs du bâtiment, en intégrant l’ensemble de ces services dès la construction pour offrir des logements « clés en main ». 3/ Une maison qui gère l’énergie toute seule ? Lorsque les énergies renouvelables seront démocratisées et qu’une grande partie de la population pourra produire de l’énergie chez soi et éventuellement la stocker (par exemple dans les batteries d’un véhicule électrique), ces technologies permettront de faire communiquer les appareils de la maison qui assurent la production et le stockage d’énergie et ceux qui l’utilisent, permettant ainsi d’atteindre automatiquement un optimum énergétique et économique pour le particulier.« Reste à savoir comment seront surmontés les deux principaux obstacles au développement à grande échelle de ces services qui sont, d’une part, leur prix élevé, au regard du coût relativement faible actuellement de l’eau et de l’énergie, et, d’autre part, l’acceptabilité sociale liée à la protection et à l’usage possible des données collectées », s’interroge Jean-Philippe Tridant-Bel, Responsable de la BU Energie d’Alcimed.Par Marc Chabreuil

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