Ils sont encore peu nombreux, mais ils vont devenir incontournables dans les prochaines années. Selon le rapport World Robotics, l’IFR (International Federation of Robotics), le «nombre d’unités installées reste très faible avec une part de 3,24 % seulement.»
En 2018, moins de 14 000 des 422 000 robots industriels installés étaient des cobots. Mais BIS Research (un cabinet américain de consultants spécialisé dans les innovations et les tendances industrielles) se montre très optimiste.
Selon son rapport, intitulé “Global Collaborative Robot (Cobot) Market – Analysis and Forecast 2019-2024”, le marché des robots collaboratifs devrait atteindre 9,13 milliards de dollars en 2024. Ce secteur devrait bénéficier d’un taux de croissance frôlant les 60 % entre cette année et 2024.
La “cobotique” est un néologisme imaginé en 1999 par Edward Colgate et Michael Peshkin, professeurs à la Northwestern University. Ce sont des machines qui travaillent “avec” des personnes, et non “à leur place”. Le besoin de robots sûrs et flexibles, capables de travailler de concert avec les humains, a conduit à l’invention de robots collaboratifs.
On en distingue plusieurs types : ceux pilotés par un opérateur situé à proximité immédiate du système, d’autres commandés à plus grande distance (ou téléopérés) et les exosquelettes, sortes de prolongements du corps humain.
Ces robots collaboratifs fonctionnent sans protection physique ; ils doivent calculer en permanence le risque de collision ou de choc avec l’homme. En cas de contact inattendu, ils peuvent notamment réduire leur vitesse – et donc l’énergie cinétique – afin de limiter les conséquences sur les techniciens qui se trouvent à côté d’eux. Les personnes et les robots peuvent ainsi partager le même espace de travail sans aucun souci.
Ces machines sont utilisées depuis quelques années chez des industriels pionniers. En 2008, Universal Robots avait vendu le premier robot collaboratif au monde.
Aujourd’hui, les usages des cobots sont très variés : l’équipement, le mobilier, les industries à base de plastique, l’alimentation, l’automobile, l’usinage…
La forte croissance enregistrée par le marché est favorisée par les objectifs des industriels :
- amélioration de la productivité, la vitesse et l’efficacité ;
- réduction de la main-d’œuvre ;
- fabrication en continu…
Grâce à leurs capteurs intégrés, ces machines sont capables d’automatiser des tâches d’assemblage délicates, depuis l’assemblage de transmissions automobiles jusqu’à l’insertion de bouchons en caoutchouc ou la manipulation de pièces flexibles.
Avec les récents développements de l’intelligence artificielle et de l’apprentissage machine, les robots deviennent de plus en plus flexibles. Ils devraient jouer un rôle clé dans l’Industrie 4.0, non seulement dans le cadre de la production moderne, mais aussi en tant que collecteurs de données capables de communiquer toutes les informations pertinentes aux systèmes informatiques en temps réel si nécessaire.
Ces données pourraient être utilisées pour optimiser la production et la qualité.
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