Quand Christopher Nolan sollicite Kip Throne, scientifique habitué des studios hollywoodiens, ce dernier accepte sans se douter un seul instant des avancées scientifiques à venir. Sa mission sera d’accompagner les équipes graphiques dans la représentation des décors spatiaux. Le prestigieux réalisateur travaille en effet sur son dernier film, Interstellar, qui retrace les aventures d’hommes partis à la conquête de l’espace à la recherche d’une nouvelle Terre.
Grâce à un trou de ver, une sorte de raccourci à travers l’espace temps composé d’un trou noir accolé à un trou blanc, les astronautes peuvent voyager au-delà de notre galaxie, et découvrir de nouveaux mondes. Les effets spéciaux sont donc un élément clé du film, et Christopher Nolan souhaite les effets spéciaux les plus réalistes possibles.
Sauf que personne n’a jamais vu de trou noir ni à quoi ressemble les mondes au-delà de notre galaxie. Un trou noir est un objet ultra compact, le reste d’étoiles massives effondrées sur elles-mêmes à la fin de leur vie, dont l’intensité gravitationnelle emprisonne la matière mais aussi la lumière en l’empêchant de ressortir. Les trous noirs seraient donc invisibles. Seule solution, utiliser la simulation. Kip Thorne a donc fourni de nombreuses informations aux équipes techniques, dont des équations sur la théorie des trous noirs. Ces données ont alimenté les logiciels utilisés pour la réalisation des effets spéciaux, dont le résultat des calculs a abouti à une représentation d’un trou noir.
Il aura fallu une année de travail pour aboutir à ce résultat, Kip Thorne ayant écrit une partie des équations. Il ressort que le trou noir tourne sur lui-même à une vitesse proche de celle de la lumière, formant un anneau lumineux courbé autour de lui. Contre toute attente, la déformation de l’espace provoquée par le trou noir affecte aussi le halo à la forme désormais connue.
L’astrophysicien a indiqué préparer deux articles scientifiques relatant ce travail.
- Interstellar, 2h43, sortie le 5 novembre