Fait historique, les Américains ont dépassé leur record de production, de consommation et d’exportation d’énergie. Cette nouvelle s’explique par le bon état de santé de l’économie américaine, mais également par le boom de la production de gaz de schiste et de pétrole. Les chiffres partagés par l’Energy Information Administration (EIA) montrent que pendant que les importations d’énergie baissent, les exportations augmentent : +18 %.
Ainsi, au cours de l’année 2018, les États-Unis ont produit 28.128 térawattheures (TWh), et en ont consommé 29.593. Le pays s’approche doucement de l’indépendance énergétique. La production augmente plus vite que la consommation : respectivement +8 % et +4 % par rapport à 2017. L’agence américaine déclare que 80 % de l’énergie consommée sur le sol américain est d’origine fossile, tout comme la majorité de l’énergie produite.
L’énergie solaire avance, et le charbon recule
Si l’on ne s’intéresse qu’au pétrole brut et au gaz naturel, ils représentent tous deux 57 % de la production énergétique américaine. Au cours de l’année 2018, la production de pétrole a augmenté de 17%, et la production de gaz naturel de 12 %. Et, effet lié à la taxation douanière des panneaux solaires chinois, la production d’énergies renouvelables a augmenté de 4 % en un an, se développant essentiellement autour du solaire (+22 %). Si les démocrates remportent l’élection présidentielle de 2020, la feuille de route énergétique américaine pourrait se verdir davantage.
Autre record, mais cette fois-ci à la baisse : la consommation de charbon. Alors que le président Donald Trump a affirmé à plusieurs reprises vouloir relancer la filière, la production d’énergie charbonnière est à son plus bas niveau depuis 39 ans. Elle marque un recul de 3 %. L’année a été marquée par des fermetures de centrales à charbon plus intenses qu’en 2017. Le pays compte 30 % de mines de charbon actives de moins qu’en 2008.
L’indépendance énergétique passe par l’augmentation des émissions de CO2
Les hausses de consommation et de production d’énergie engendrent une augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Selon les estimations du groupe de recherche Rhodium, les émissions de CO2 ont augmenté de 3,4 % en 2018.
Les États-Unis sont redevenus les premiers producteurs de pétrole. Ce pic est causé en premier lieu par les transports, puis par la production d’énergie, l’industrie et les bâtiments. C’est la seconde plus forte augmentation en 20 ans, après celle de 2010 à 3,6 %. Cependant, l’EIA prévoit un ralentissement de la consommation dans les prochaines années. À l’inverse, la production devrait continuer d’augmenter, jusqu’en 2042 pour le pétrole, et jusqu’en 2050 pour le gaz naturel. Une mauvaise nouvelle pour la lutte contre le réchauffement climatique.
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