RTE vient de publier le bilan de production et de consommation d’électricité pour l’année 2013. Si les énergies renouvelables continuent leur progression, c’est aussi le cas du charbon !
D’après le Bilan Electrique 2013 de RTE, la puissance installée des centrales électriques françaises s’élevait à 128 gigawatts (GW) fin 2013 pour une production de 550,9 térawattheures (TWh) et une consommation brute de 495 TWh. La production est en hausse de 1,7% et la consommation est en augmentation de 1,1% par rapport à 2012, essentiellement en raison d’une année 2013 plus froide. Après correction des aléas météorologique, la consommation française pour 2013 s’établit à 476,2 TWh, quasiment au même niveau que celles de 2011 et 2012.
Quelles évolutions de capacité ?
Fin 2013, le nucléaire représentait 63,1 GW de puissance installée, le thermique combustible fossile 25,6 GW, l’hydraulique 25,4 GW, l’éolien 8,1 GW, le photovoltaïque 4,3 GW et les autres sources d’énergies renouvelables 1,5 GW. Entre 2012 et 2013, le parc de production installé en France a perdu 1573 mégawatts (MW) de centrales au charbon, 607 MW de centrale au fioul et 71 MW de centrale au gaz. Mais il a gagné 630 MW d’éolien, 743 MW de photovoltaïque et 88 MW d’autres énergies renouvelables. Cela fait donc une baisse de capacité nette d’environ 800 MW.
On note un ralentissement du développement des filières éolienne et photovoltaïque par rapport aux cinq dernières années. Le maximum annuel de développement de l’éolien a été atteint en 2009 avec 1 250 MW. Le maximum de développement de photovoltaïque a quant à lui été atteint en 2011 avec1 690 MW. « Ce ralentissement du développement de nouveaux parcs éoliens peut s’expliquer par les incertitudes économiques et réglementaires (conjoncture de crise, tarif d’achat, capacité de financement) et les durées des procédures administratives. » note RTE dans son rapport.
Les projets éoliens et photovoltaïques dont le raccordement au réseau de transport est en cours ou prévu, représentent 6,3 GW de puissance supplémentaire. Deux tiers de ces projets correspondent à de l’éolien offshore.
Quelles évolutions de production ?
La production nucléaire est en léger retrait (-0,3%) par rapport à 2012. Elle assure désormais 73,3% de la production d’électricité. La production thermique utilisant des combustibles fossiles a reculé de 7,1% entre 2012 et 2013 et assure désormais 8,1% de la production d’électricité. Cette évolution est néanmoins mitigée : la production des centrales au charbon a augmenté de 14%, lorsque celle des centrales au fioul a baissé de 19,2% et celle des centrales au gaz gaz de 18,9%. Selon RTE, les difficultés particulières de la filière gaz par rapport au charbon s’expliquent notamment par la baisse du cours du charbon et le faible prix des quotas de CO2.
L’année 2013 a connu le plus haut niveau de production hydraulique en 10 ans grâce à des précipitations exceptionnellement abondantes au printemps. Cette production a augmenté de 18,7% par rapport à 2012, assurant 13,8% de la production d’électricité. Pour sa part, la production issue des autres sources d’énergies renouvelables a augmenté de 8,1% pour dépasser les 25 TWh. Si l’éolien représente 6,3% de la puissance installée, le parc représente 2,9% de la production. Avec 3,4% de la puissance installée, le parc photovoltaïque constitue 0,8% de la production. Les énergies renouvelables assurent donc 18,6% de la production française d’électricité en 2013 et couvrent 20,7% de la consommation française Il s’agit du plus haut niveau observé depuis 6 ans.
Le recours accru au charbon plutôt qu’au gaz, durant les périodes de froid de janvier à mars, conduit à une augmentation des émissions de CO2 en 2013 par rapport à 2012 de 0,2% avec un total de 29,1 millions de tonnes.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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