Jean INARD-CHARVIN et Geoffrey BRUNO, deux jeunes ingénieurs diplômés notamment de l’Institut d’Optique ParisTech sont à l’origine de cette innovation. Ils ont su transformer une idée en solution industrielle pour l’usine 4.0, capable de séduire le leader mondial de fourniture de technologies de roulements pour équipements tournants.
Retour sur leur parcours avec Geoffrey BRUNO, directeur général d’Enovasense, Ingénieur de l’Institut d’Optique ParisTech
Votre procédé de contrôle a séduit SKF. Dès lors que vous avez été sélectionné comme finaliste du concours, vous avez travaillé avec un mentor, collaborateur de SKF France. La participation a nécessité un réel investissement tant pour vous que pour SKF, quel retour d’expérience pouvez-vous en faire ?
Le travail avec notre mentor a été très productif : dès les premières discussions, nous avons identifié avec lui des dizaines d’applications potentielles de la technologie dans le groupe SKF. Une des difficultés a même été de choisir la plus importante et la plus porteuse pour commencer à travailler pour le Challenge. Par la suite, notre mentor a réuni les échantillons nécessaires à la réalisation d’une première étude de faisabilité. Une fois les premiers résultats obtenus, il a organisé une visite de la ligne avec les responsables du sujet où nous avons commencé à imaginer les possibilités d’implantation de la technologie. Le challenge a donc permis de créer le contact et d’allouer du temps de notre mentor au sujet, qui sont deux éléments cruciaux dans le démarrage de ce type de projets. Par ailleurs, la perspective de la date de la finale a permis d’accélérer encore plus cette étape de notre côté, comme du côté de SKF.
Un an après, quelles relations avez-vous gardées avec SKF et en quoi cette participation au challenge a-t-elle changé le cours du développement de votre start-up ?
À la suite du Challenge et de la communication qui en a été faite, nous avons reçu plusieurs sollicitations en interne chez SKF de différentes usines sur d’autres sujets que celui développé pour le concours dont un qui a bien avancé et pour lequel une usine est équipée actuellement d’un capteur de test. Sur le sujet même du concours, SKF nous a commandé une étude plus avancée, que nous sommes en train de finaliser actuellement. Indépendamment de ces nouvelles perspectives, nous avons intégré à notre communication cette reconnaissance d’un grand industriel comme SKF, ce qui a apporté de la crédibilité pour obtenir d’autres références.
Votre technologie brevetée de mesure par laser permet aux industriels de gagner du temps et des matières premières en créant le revêtement optimal pour leur produit. Nous sommes ici au cœur du manufacturing et des usines. Comment percevez-vous cette usine dite « du futur » à laquelle vous offrez de nouvelles perspectives ?
Avec les robots qui sont les bras de l’usine, les algorithmes avancés qui en sont le cerveau, les capteurs doivent être considérés comme les yeux de cette usine du futur, nécessaires pour qu’elle puisse fonctionner pleinement. D’un point de vue général, il est très excitant de voir le niveau des technologies qui sont maintenant accessibles pour l’industrie et la production. Il ne faut cependant pas que ces nouvelles perspectives ne restent justement que des perspectives théoriques qui n’existent que dans les salons et les articles. Nous constatons que les industriels qui ont le courage de vraiment accélérer le déploiement effectif de ces technologies de production prennent des parts de marché considérables dans la compétition internationale.
A moins de trente ans, vous avez déjà porté votre pierre à l’édifice de l’industrie 4.0. Votre parcours est assez exemplaire : prise de risque, innovation puis reconnaissance par des industriels « historiques ». Quels sont vos prochains défis ?
En très peu de temps, notre produit a été choisi et installé par des grands industriels, leaders mondiaux dans les domaines de l’automobile, de l’aéronautique, du verre, etc. Nous venons de déposer un brevet révolutionnaire avec Renault pour mesurer des revêtements au cœur des moteurs automobiles. Nos prochains défis sont de déployer ces premiers succès au sein de ces groupes, de développer de nouveaux marchés pour notre technologie et de l’enrichir et la faire évoluer pour lui permettre de toucher toujours plus d’applications.
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