Un biostimulant se veut un stimulateur de croissance naturel. Il peut contenir des extraits d’algues, de végétaux, de minerai ou encore des micro-organismes, le tout censé favoriser la croissance des plantes. Cet effet bénéfique est du à l’amélioration des défenses de la plante qui, ainsi stimulée, devient plus résistante. Trop ou trop peu d’eau, canicule, maladies, insectes, la plante est mieux armée et sa croissance n’est donc pas affectée par ces différents stress. Les biostimulants peuvent être comparés aux vitamines que certains d’entre nous prennent pendant l’hiver espérant moins tomber malade, pour combattre un moment de fatigue ou améliorer ses performances intellectuelles. Les biostimulants ont donc un fonctionnement bien différent des fertilisants. Pour rappel, ces derniers procurent à la plante des éléments nutritifs essentiels à son bon développement et parfois insuffisamment présents dans le sol tels que de l’azote, du phosphore et du potassium. Ils fonctionnent plutôt comme des compléments alimentaires. Un gros inconvénient des engrais est que la présence d’azote nécessite des conditions de stockage très rigoureuses de façon à éviter l’explosion. Sans parler des risques de pollution des nappes phréatiques par l’azote non utilisé par les plantes.
Malgré ces différences, les biostimulants sont aujourd’hui assimilés à des fertilisants. Encore mal connu, il faut reconnaitre qu’il s’agit encore d’un marché de niche. Michel Ponchet, chercheur du pôle « Agrobiotech » de l’Inra (l’Institut national de recherches agronomiques) estimait devant nos confrères de terre-net que cela représentait « sans doute 5% des cultures dans le monde, et plutôt sur des productions maraîchères et fruitières ». Mais force est de constater que l’agriculture compte un nouvel acteur. Le premier congrès consacré aux biostimulants s’est déroulé en France au mois de novembre, attirant plus de 700 participants du monde entier, témoignant de l’attrait pour ces nouveaux produits. Devant l’essor de ces « vitamines agricoles », la commission européenne a décidé d’établir une réglementation dédiée aux biostimulants. Celle-ci devrait être adoptée en 2015. Pour Eric Liégeois, responsable du dossier à la direction Industrie de la Commission européenne, « obtenir la marque CE répond au besoin d’une reconnaissance pour rassurer les agriculteurs ». Il s’agira d’une procédure similaire à celle du règlement REACH pour les produits chimiques, c’est-à-dire une demande d’enregistrement des substances sur déclaration.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique