Si quatre EPR sont aujourd'hui en fonctionnement, d’autres réacteurs sont en construction ou font l’objet de projets pour les prochaines décennies.
L’EPR de Flamanville est le dernier EPR mis en route pour l’instant. S’il ne fonctionne pas à sa puissance maximale pour le moment, il a été raccordé au réseau en décembre dernier et EDF a annoncé, il y a quelques semaines, avoir reçu l’autorisation pour franchir le seuil de 25% de puissance. Sa mise en service industrielle, avec un fonctionnement à 100% de ses capacités, devrait intervenir au plus tôt à l’été 2025.
Les trois autres EPR en fonctionnement se situent en Chine et en Finlande. En Chine, dans le district de Taishan, deux réacteurs EPR ont été mis en marche en 2018 et en 2019. L’EPR finlandais, situé sur l’île d’Olkiluoto, est en service depuis 2023.
Deux autres réacteurs EPR sont actuellement en construction, sur le site de Hinkley Point C au Royaume-Uni. Initialement prévus pour être mis en fonctionnement en 2017, ils le seront au mieux en 2029, voire 2031, faisant de la centrale anglaise la plus chère jamais conçue. En décembre dernier, la cuve du premier réacteur, fabriquée par Framatome, a été mise en place. Si le retard du chantier est en partie imputable à la crise sanitaire liée à l’épidémie de Covid, d’autres facteurs entrent en considération. D’abord, il a fallu adapter la conception des EPR à la réglementation britannique, en y incluant les retours d’expérience issus des autres chantiers EPR déjà réalisés. Au total, ce sont plus de 7000 modifications qui ont été apportées par rapport aux plans initiaux, avec notamment l’ajout de 35% d’acier et 25% de béton, et la mise en place d’un système de contrôle commande spécifique. La seconde raison tient au génie civil. Plus de vingt ans après la construction de la dernière centrale sur le sol britannique, la productivité a été inférieure aux prévisions, en particulier en ce qui concerne la phase des montages électromagnétiques, et la difficulté à trouver des fournisseurs pour finaliser la conception détaillée.
La construction de six nouveaux EPR 2, versions standardisées et simplifiées des EPR a été annoncée en février 2022 par le Président Macron, avec des mises en service étalées entre 2035 et 2050. Huit autres réacteurs font l’objet d’études de faisabilité. Les six nouveaux EPR seront construits par paire, sur des sites d’ores et déjà identifiés à Penly (Seine-Maritime), Gravelines (Nord), et sur la centrale du Bugey (Ain). La construction des deux premiers réacteurs, à Penly, sera l’occasion de profiter des retours d’expérience accumulés sur les chantiers précédents, mais EDF est sous pression, car les retards et surcoûts démentiels constatés sur les premiers EPR ont un impact important sur leur rentabilité.
EDF, qui table sur une facture de 70 milliards d’euros, réhaussée par rapport aux 52 milliards initialement annoncés, sait que le coût du capital peut avoir un effet sur le coût final des chantiers, jusqu’à le faire doubler. Il est donc impératif de réduire au maximum la durée des chantiers. Sur ce point, Luc Rémont, le PDG d’EDF, a mis la barre haut, avec un objectif de 70 mois pour construire les EPR2, qui seront construits en série et par paire, pour un maximum d’efficacité. Une nécessité économique pour EDF, qui pourra s’inspirer de l’EPR chinois, construit en 68 mois.
Dans le meilleur des cas, l’énergéticien prévoit une mise en service des réacteurs de Penly en 2035, de ceux de Gravelines en 2038 et de la paire du Bugey en 2042.
La mise en service des ces réacteurs dans les temps, et le développement des SMR, ces petits réacteurs modulaires, doit fournir 25 gigawatts de nouvelles capacités nucléaires d’ici 2050 et permettre à la France de remplir ses objectifs de neutralité carbone, en prenant en compte la hausse des besoins en électricité dans les décennies qui se profilent.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE