C’est une étape clé dans son développement que vient de connaître la filière industrielle de l’éolien en mer. Trois grands projets ont gagné l’appel d’offres organisé en Allemagne en ne demandant aucune aide publique. Une première mondiale.
Record hors-raccordement
Le gouvernement allemand lui-même ne s’attendait pas à ça. Les groupes Dong Energy et EnBW ont remporté l’appel d’offres avec des projets éoliens cumulant respectivement 480 et 900 MW. Ils ne bénéficieront d’aucun soutien de l’Etat et vendront l’électricité directement sur le marché. Un quatrième projet (110 MW) a été attribué à Dong Energy pour un prix cible de 60 €/MWh. A noter que le coût du raccordement n’est pas inclus dans les projets et sera pris en charge par le gestionnaire de réseau TenneT.
Convaincu par les prix historiquement bas proposés par les développeurs, Berlin a décidé d’organiser dans les prochains mois d’autres appels d’offres pour plus de 3 GW. Une occasion de renouveler le parc électrique vieillissant à moindre coût. En effet, le secteur des renouvelables se livre à une concurrence féroce sur les prix.
Age d’or des renouvelables
Le record allemand n’est pas un cas isolé. Depuis des années, les différents appels d’offres internationaux pour la construction de nouvelles installations électriques sont dominés par les énergies renouvelables. En concurrence frontale avec d’autres technologies (gaz, charbon, pétrole, nucléaire), les énergies renouvelables remportent la grande majorité des projets grâce à une durée de construction courte (2-3 ans en moyenne) et des coûts en chute libre. Des performances dues souvent aux conditions favorables de certains pays à l’instar du Chili qui a obtenu en août 2016 un prix de 25,6 €/MWh pour un projet photovoltaïque dans la région de Tarapaca (désert d’Atacama). Plus récemment, c’est un pays moins connu pour son soleil, le Danemark, qui affiche un nouveau record européen pour le solaire avec 17,3 €/MWh + prix marché spot.
Concentration
La chute des prix de vente s’est accompagnée d’un mouvement de concentration des acteurs du secteur pour faire face à la concurrence, notamment dans l’éolien. Récemment, l’Espagnol Gamesa a fusionné avec l’Allemand Siemens. Du coté français, il y a bien sûr Alstom Energie racheté par l’américain General Electric en 2015 et Adwen (Areva) absorbé par Siemens grâce à Gamesa. A noter aussi l’Espagnol Acciona passé sous le contrôle de l’Allemand Nordex. Ce mouvement de concentration vise également à faire face à la montée en puissance des acteurs asiatiques tels que le Chinois Goldwind, passé en 2016 en 1ère position détrônant Vestas à la surprise générale.
Par Romain Chicheportiche
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE