Selon le Baromètre éolien 2019 d’EurObserv'ER, la puissance éolienne atteint 179 gigawatts en Europe fin 2018 pour une production de 379 térawattheures. L’organisation dresse un bilan en demi-teinte.
En 2018, les pays européens ont installé 10,1 gigawatts (GW) de nouvelles capacités éoliennes, contre 14,8 GW l’année précédente. Le parc éolien a atteint précisément 178,95 GW à la fin de l’année pour une production de 379,3 TWh. Soit une hausse de la production de 4,7% par rapport à 2017. Malgré un volume de nouvelles installations en baisse, « la part de l’éolien commence à devenir substantielle au sein du mix électrique européen car elle représente à elle seule 11,4% du total de la production de l’Union européenne à 28 », analyse le Baromètre éolien 2019 d’EurObserv’ER.
L’éolien continue à se développer en Europe, mais à des vitesses très variables selon les pays. La baisse de la dynamique s’explique en partie par le recul des nouvelles installations de 48 % en Allemagne (3,2 GW) et de 23,6 % en France (1,6 GW). D’autres marchés sont au contraire fortement dynamiques : la Suède (796 MW, +350 %), le Danemark (+645 MW, +168 %) et l’Espagne (+336 MW, +258,2 %). Le développement de l’éolien est par ailleurs au point mort dans douze pays.
Et pour l’éolien offshore ?
Les raccordements pour l’éolien offshore se sont également faits plus rares en Europe en 2018. Selon EurObserv’ER, ils se sont élevés à 2667,7 mégawatts (MW), contre 3200,6 MW l’année précédente. La puissance offshore atteint 18,46 GW, soit tout de même un taux de croissance de 16,9 % par rapport à 2017. L’Union européenne est toujours un espace primordial pour le déploiement de l’éolien offshore. 80% de la capacité mondiale offshore reste ainsi localisée en Europe.
Malgré un ralentissement du développement de l’éolien en Europe et des conditions météorologiques moins avantageuses qu’en 2017, la production éolienne a augmenté. « Cette croissance a plus particulièrement été tirée par l’éolien offshore, note le Baromètre. La part de l’éolien offshore dans le total de la production d’électricité éolienne gagne en importance et passe de 14 % en 2017 à 15,1 % en 2018 ».
De durs jours à venir en Allemagne
EurObserv’ER explique le ralentissement brutal en Allemagne en partie par le fait qu’une part importante des projets attribués par les derniers appels d’offres l’ont été à des « projets citoyens ». Bénéficiant de délais supplémentaires pour leur réalisation, cela crée un décalage dans le volume annuel mis en service.
« Plus préoccupants pour la filière, les résultats des deux derniers appels d’offres terrestres ont montré que les volumes cibles ne parvenaient plus à être atteints », fait savoir EurObserv’ER. Ainsi, seulement 363,2 MW ont été attribués sur 670,2 MW en octobre dernier et 476 MW sur 700 MW en février 2019. Selon WindEurope, cela est dû au délai grandissant d’obtention des permis de construire. Celui-ci peut désormais « prendre plus de deux ans, contre dix mois il y a deux ans ». De plus en plus de recours judiciaires ont également lieu, avec « au moins 750 MW » de projets bloqués.
Un petit point sur le monde
L’éolien représente environ 4,7 % de la production mondiale d’électricité. Fin 2018, la puissance éolienne installée atteignait 591 GW, dont 23 GW en mer. Sur l’année 51,3 GW ont été installés, contre 53,2 GW l’année précédente, soit une baisse de 3,6%. « Cette nouvelle baisse du niveau d’installation mondial, la troisième année consécutive, s’explique cette année par une contraction importante des marchés européens et indiens qui n’a pas été entièrement contrebalancée par le retour à la croissance des marchés chinois et états-uniens », analyse EurObserv’ER. Les marchés les plus dynamiques ont été la Chine (+23 GW), les Etats-Unis (+7,6 GW) et l’Allemagne (+2,4 GW).
Bonjour. Pourriez-vous nous indiquer les articles en faveur du nucléaire et/ou en défaveur des éoliennes svp ? Si nous constatons comme vous l’indiquez un discours partial de notre part, nous agirons pour rééquilibrer la balance. Techniques de l’ingénieur s’intéresse à l’innovation et aux évolutions technologiques, et fait en sorte de ne pas prendre parti. Merci et bonne journée.
Si l’éolien perd de la dynamique ce n’est certainement pas en raison des tonnes d’inconvénients que vous décrivez, car ceux-ci existent depuis la première éolienne, ce qui n’a pas empêché son envol.
Par ailleurs, la production croît chaque année, en fait ce n’est que l’accélération qui est moindre, notamment les investisseurs producteurs d’énergie qui se voit contraints de se transformer en juristes pour contrer les attaques incessantes des gens comme vous, qui n’ont jamais fait le moindre procès au nucléaire pour sa puissance centralisée et éloignée des centres urbains consommateurs, nécessitant des dizaines de milliers de KM de lignes THT supportées par 200 000 pylônes que vous trouvez certainement très élégants dans le paysage français. Mais je ne suis pas inquiet vous finirez par nier un jour avoir combattu les éoliennes.
Si l’éolien perd de la dynamique, c’est qu’il a des tonnes d’inconvénients :
– il est subventionné donc accroît les taxes sur les consommateurs ou les contribuables
– il est très invasif (1 centrale nucléaire produit autant que 2000 éoliennes) ; il détériore les paysages, occasionne es nuisances (bruit, vue), et fait dévaluer le patrimoine des riverains.
– et surtout il produit de manière faible (20 %) et intermittente. Dès que l’on dépasse 10 à 15 % dans le mix de production, il faut compenser ses fluctuations par des centrales « pilotables », la plupart du temps au gaz (en Allemagne c’est du charbon !) ce qui accroît les émissions de CO2.
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