Les déchets s’accumulent tout au long du cycle de vie d’un produit. L’extraction de matières, leur utilisation pour la production de produits et de services, la consommation des produits, puis la fin de vie de ces derniers. Toutes ces étapes sont sujettes à la production de déchets, en quantité plus ou moins importantes.
Les critères qui vont pour faire varier la quantité de déchets produits lors du cycle de vie d’un même produit vont donc être multiples : choix des matières premières, conception, production, utilisation, recyclage… Finalement, l’entreprise qui fabrique le produit, et l’utilisateur qui le consomme ont tous les deux une responsabilité quant aux déchets produits lors de ce cycle de vie.
Tous secteurs confondus, la production de déchets en France est estimée à 310 millions de tonnes (chiffre pour 2020). Le secteur de la construction est le plus émetteur, avec 213 millions de tonnes. Suivent les activités économiques (64 millions de tonnes), puis les ménages avec 34 millions de tonnes.
La problématique de la gestion de ces déchets a émergé depuis plusieurs décennies, pour plusieurs raisons. D’abord, la nécessité de gérer ces quantités implique une captation géographique de plus en plus importante. Se pose après la question du traitement de ces déchets. Incinération et enfouissement sont pratiqués depuis des années et concernent encore aujourd’hui 75% de leur destination finale. Avec des conséquences importantes au niveau écologique pour l’incinération, et sanitaires, car les déchets peuvent être constitués de matières dont la toxicité pose problème. Tout cela fait aujourd’hui l’objet de réglementations draconiennes.
La raréfaction de certaines matières premières a également poussé l’industrie à réfléchir à des méthodes pour les récupérer, à la fin du cycle de vie des produits, où les économiser à travers des méthodes innovantes de conception. Pour toutes ces raisons, l’émergence des pratiques telles que le recyclage, le réemploi, la réutilisation et l’upcycling se sont développées, et apportent des réponses concrètes en termes de quantités de déchets produits, et de matières premières consommées par l’ensemble des secteurs industriels.
Le compostage, et les valorisations énergétiques et chimiques se sont également développés comme des méthodes pour gérer certains types de déchets, quand leur recyclage s’avère impossible.
Mais tout ceci a un prix, plus élevé que les pratiques liées à l’économie linéaire, qui explique à lui seul l’émergence tardive de l’industrialisation des filières de recyclage.
La prise de conscience, à la fin des années 80, de l’impact écologique de nos modes de vie et de l’aspect non renouvelable de la plupart des matières premières a suscité une prise de conscience au niveau des populations, et des pouvoirs publics.
Dans les années 90, l’OCDE a fait émerger le concept de filières REP, la responsabilité élargie du producteur, afin d’obliger les industriels à s’impliquer dans la gestion des déchets produits à travers l’ensemble de leurs activités.
Ainsi, les déchets plastiques, électroniques et électroménagers, automobiles, les pneus, les piles et batteries, les textiles, les produits chimiques, entre autres, ont tous fait l’objet de la création de filières REP, qui obligent les producteurs à assumer le devenir des produits sur tout leur cycle de vie, et pas simplement sur la gestion des produits en fin de vie. C’est de cette façon que l’industrie a développé une réflexion globale autour de ses méthodes de production.
Plus récemment, de nombreuses réglementations, sectorielles, incitent ou obligent les industriels à réincorporer dans leurs produits neufs une part de matière recyclée. Cette pratique, ingrédient indispensable à la mise en place d’une économie circulaire, favorise la valorisation des déchets de production et de consommation, en même temps qu’elle participe à donner aux déchets une valeur marchande, nécessaire à l’émergence sur le long terme d’une véritable économie du déchet.
Cet article se trouve dans le dossier :
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