C’est par une déclaration rapide que le palais présidentiel tente de minimiser l’affaire : « Les services concernés ont géré […] on n’a pas eu de soucis depuis ». On n’en saura pas plus, inutile d’insister. Qui sont ces hackers ? Comment ont-ils procédé ? Des fichiers ont-ils été volés ? Silence radio.
Tout a commencé le week-end du 12 mai 2012, entre les deux tours de la présidentielle. Les systèmes informatiques de l’Élysée, officiellement « en maintenance », subissaient en réalité une vaste cyber-attaque qui aurait mis hors service une bonne partie du système. Plutôt embarrassant. D’autant que d’après nos confrères du Télégramme : « l’ampleur [était] telle que les services gouvernementaux ont passé trois jours à reconstruire de fond en comble les systèmes d’information du palais ».
L’origine de l‘attaque n’est pas clairement établie. Plusieurs pistes ont été évoquées, comme la Chine, des hackers turcs ou encore des pays « alliés ». Pour le sénateur, Jean-Marie Bockel, en charge d’un rapport sur la cyber-défense, il est clair que le dispositif français de cyber-défense n’est pas adapté et que « la coordination sur le sujet entre les différents ministères est trop faible, quand la porosité des systèmes est trop forte ». Le sénateur estime « le sujet d’envergure nationale pour la défense et l’économie », rappelant les récents piratages d’Areva ou encore celui du ministère des Finances, à l’approche du G20. Jean-Marie Bockel doit remettre son rapport parlementaire sur la cyber-défense le mercredi 18 juillet 2012.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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