Son nom est 1,1,7, mais ce n’est pas un agent secret. Même s’il a su rester discret de longues années. L’existence de ce nouvel élément vient seulement d’être confirmée par la communauté scientifique, grâce à une expérience menée au GSI Helmotz Center à Darmstadt en Allemagne. Parus dans Physics Review Letters, les travaux de 72 scientifiques, pas moins, décrivent la synthèse de quatre échantillons de 117, deux ans après sa découverte.
Car si la case 117 du tableau de Mendeleïev prédisait son existence, ce n’est qu’en 2010 que l’Ununseptium a été découvert, en projetant des ions calcium sur du berkélium 249. Menée au Flerov Laboratory of Nuclear Reactions en Russie, cette expérience avait permit de produire des nucléides de l’élément 117. C’est d’ailleurs exactement la même réaction qui a été utilisée pour synthétiser l’élément 117. Cette confirmation devrait permettre d’officialiser son existence puisque l’Union internationale de chimie pure et appliquée ne l’avait pas encore formellement fait. Son nom temporaire Ununseptium pourrait donc être modifié.
L’Ununseptium est un atome extrêmement lourd, il pèse 40% de plus que le plomb ! Cet élément est particulièrement instable, avec une durée de vie inférieure à la seconde, et introuvable à l’état naturel. Les effets relativistes du noyau modifieraient les propriétés chimiques telles qu’elles sont attendues, et l’élément 117 pourrait avoir des comportements métalloïdes, c’est-à-dire à mi-chemin entre les métaux et les non-métaux. Reste à pouvoir analyser ces atomes et en découvrir les nombreux secrets.
Suite à cette deuxième observation de l’Ununseptium, les scientifiques vont s’intéresser à des éléments encore plus lourds, comme l’astate, l’élément 118 (déjà synthétisé) et les éléments 119 et 120.
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique
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