Pour atteindre son objectif, Lego a créé un centre dédié aux matériaux durables, le Lego Sustainable Materials Centre, basé dans son siège social, à Billund, au Danemark. Le groupe emploiera plus de 100 spécialistes des matériaux et dépensera 1 milliard de couronnes danoises, soit 130 millions d’euros, pour « financer la recherche, le développement et la mise en œuvre de nouvelles matières premières durables qui entreront dans la fabrication des briques ainsi que des emballages de produits Lego », fait savoir la direction dans un communiqué.
En 2014, Lego a utilité environ 6 000 tonnes de plastique pour fabriquer plus de 60 milliards de briques. Remplacer le plastique par des matériaux durables réduirait considérablement l’impact de ses produits. « Nous avons déjà pris des mesures importantes pour réduire notre empreinte carbone et avoir un impact positif sur la planète : diminution du volume des emballages, introduction de matériaux d’emballage labellisés FSC, investissement dans un parc éolien en mer, vante Jørgen Vig Knudstorp, CEO et président du groupe Lego. Maintenant, il est temps de nous concentrer sur les matériaux. »
Lego veut réduire son empreinte écologique
Ce projet fait suite à un partenariat lancé en 2013 avec le WWF, association de défense de l’environnement, pour mettre en œuvre une stratégie de développement de matériaux durables. Un nouveau projet de collaboration avec le WWF a été initié au printemps 2015, pour évaluer de façon plus précise la durabilité et l’impact écologique global de nouveaux matériaux d’origine biologique pour la fabrication des briques et des emballages Lego.
Il s’agit d’un véritable défi technologique. « Il n’y a pas de définition unique d’un matériau durable. Plusieurs facteurs entrent en ligne de mire pour le définir : sa composition, sa provenance, ce qu’on en fait lorsqu’il arrive en fin de vie. Tous ces facteurs doivent être pris en compte lorsque nous recherchons de nouveaux matériaux », rappelle Jørgen Vig Knudstorp. Lego estime que pour être qualifié de « durable », tout nouveau matériau doit permettre de réduire l’empreinte écologique et sociale par rapport au matériau qu’il remplace, et ce dans plusieurs domaines clés : utilisation des énergies fossiles, droits de l’homme, changement climatique.
En plus d’être plus écologique, ce matériau devra avoir des propriétés bien précises. Les nouvelles briques devront s’emboîter avec les anciennes, s’assembler et se désassembler avec le même niveau de force, ne pas se déformer durant plusieurs années et répondre aux mêmes normes de qualité et de sécurité que les briques traditionnelles. Et biensûr, le coût de production du matériau ne devra pas dépasser celui du plastique !
En attendant de trouver son nouveau matériau, Lego devra nouer un nouveau partenariat avec un pétrolier. En effet, suite à une large campagne de 3 mois menée par Greenpeace, Lego a annoncé en octobre 2014 qu’il ne renouvellerait pas son partenartiat avec le pétrolier Shell, pourtant lancé en 1960. Celui-ci prendra donc fin au premier semestre 2016. La raison? Le groupe ne veut pas être associé à l’une des principales compagnies pétrolières qui s’entête à vouloir forer en Arctique.
- Vidéo virale de la campagne de Greenpeace, visionnée plus de 7 millions de fois sur Youtube, demandant à Lego d’abandonner son partenariat avec Shell
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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