Les végétariens, les enfants et les personnes qui vivent en zone industrielle font partie des populations dites sensibles face au risque d’exposition au cadmium, selon une étude récente de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments.
Le groupe scientifique sur les contaminants de la chaîne alimentaire de l’Agence Européenne de Sécurité des Aliments (l’EFSA) vient de recommander la réduction de la dose hebdomadaire tolérable (DHT) de cadmium dans l’alimentation à 2,5 microgrammes par kilogramme de poids corporel (µg/kg pc), contre 7 µg/kg pc auparavant (taux fixé en 1988 et reconfirmé en 2003 par le comité mixte FAO/OMS).Hors, « si l’exposition moyenne d’un Européen adulte approche ce taux », révèle l’étude, « celle de certaines populations (végétariens, enfants, fumeurs) et les personnes résidant dans des régions fortement contaminées pourrait atteindre plus de deux fois la DHT ». Le cadmium, un métal blanc argent toxique pour l’homme, peut notamment entraîner des problèmes rénaux, une déminéralisation des os et a été reconnu cancérigène par le Centre International de Recherche sur le Cancer. Il se concentre dans la chaîne alimentaire, à travers le sol et l’eau potable. Il est libéré dans l’environnement par la pollution industrielle.
Une prochaine réévaluation des taux autorisés ?
L’exposition chez les végétariens, qui consomment en priorité des produits alimentaires riches en cadmium (fruits secs, céréales, graines oléagineuses, légumes secs) est ainsi évaluée à 5,4 µg/kg pc. Les enfants, qui mangent plus qu’un adulte proportionnellement à leur poids corporel, sont également plus exposés, de même que les personnes qui vivent dans une zone industrielle et se nourrissent de la production locale. Le groupe scientifique a par ailleurs déclaré que « le tabac contribue à une exposition interne similaire à l’exposition alimentaire et que la poussière domestique peut constituer une source importante d’exposition générale au cadmium chez les enfants. »Outre les céréales, légumes, fruits secs, féculents et viande, les algues, le poisson et les fruits de mer, les compléments alimentaires, les champignons et le chocolat présentent des teneurs élevées en cadmium. Même si les risques d’effets indésirables sont jugés très faibles, l’EFSA a rendu à la Commission européenne, commanditaire de l’étude, un avis favorable à la réduction de l’exposition au cadmium dans la population générale. Si la Commission européenne devait donner suite, on pourrait s’attendre prochainement à une réévaluation des taux autorisés de cadmium dans les produits alimentaires.
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