Décryptage

Le vaccin ROR peut-il provoquer l’autisme ?

Posté le 22 juillet 2013
par La rédaction
dans Chimie et Biotech

Un tribunal américain dédommage un enfant autiste suite à sa vaccination contre la rougeole.

Alors que la méfiance vis-à-vis des médicaments enfle, voilà une décision de justice qui pourrait raviver la polémique sur le lien éventuel entre le vaccin contre la rougeole, les oreillons et la rubéole (ROR) et l’autisme. Un tribunal américain a reconnu que le ROR avait provoqué l’autisme chez deux enfants, leur accordant plusieurs millions de dollars en guise de dédommagement des souffrances subit et à venir. Attention, il ne s’agit pas d’un tribunal de justice classique car ce type de plainte ne peut être pris en charge par une Cour civile fédérale.

Il s’agit de la « Vaccine court », le bureau dédié aux litiges entre individus et firmes pharmaceutiques fabriquant les vaccins. Ce système a été validé par le congrès américain dans les années 80. Assez paradoxalement, alors qu’aucune étude scientifique n’a à ce jour établi de lien entre le ROR et l’autisme, la vaccine court est pilotée par le département de la santé.

Il s’agit d’un tribunal sans juré. En réalité, ce dispositif permet de protéger les fabricants de vaccin de la législation civile tout en garantissant la possibilité aux citoyens d’attaquer en justice. D’ailleurs, suite à ce jugement, la Département de la santé américain niait avoir reconnu que la vaccination avait provoqué l’autisme mais rappelait son rôle d’aide auprès des familles.

Mais d’où vient cette peur du ROR ? En 1998, Andrew Wakefield publie un article dans la prestigieuse revue The Lancet. D’après ses travaux, il y avait bien un lien entre la vaccination et la survenue de l’autisme.

Problème : aucun autre chercheur n’arrivait à reproduire ces résultats. Apres plusieurs enquêtes, il s’est avéré que ces travaux ne concernaient que douze enfants sur lesquels ce chercheur britannique a d’ailleurs mené des examens invasifs inutiles, dans le non respect de l’éthique. Pire, Wakefield était sponsorisé par des activistes anti-vaccin et avait falsifié ses résultats.

L’étude a donc été officiellement retirée de la revue et Wakefield radié de l’ordre des médecins. Le journaliste Brian Deer a ensuite révélé en 2011 que ces travaux relevaient d’une fraude avec comme objectif la préparation du lancement d’une entreprise commercialisant des tests de dépistage de l’autisme. Mais le mal était fait. La peur de l’autisme a fait chuter le nombre de vaccination et les cas de rougeoles se sont multipliés causant la mort de plusieurs enfants.

En France, la vaccination complète intègre deux doses de vaccin administrées à un mois d’intervalle, la première injection devant se faire avant les un an de l’enfant.

Par A.L