Rappelez-vous, c’était en septembre dernier, une note de Matignon imposait aux ministres l’usage du Teorem de Thales pour les communications sensibles. Pourtant, depuis cette annonce, peu s’étaient exécutés, jugeant le téléphone peu pratique, voire ringard. Le mauvais exemple était même véhiculé par les plus hautes sphères de l’état (il n’était pas rare de voir Nicolas Sarkozy avec un Blackerry ou encore François Hollande utiliser un iPhone 4).
Ce qui nuit le plus au Teorem c’est qu’il n’est pas un ersatz des iPhones et autres Blackberry pourrait-on presque résumer.
Devant l’insuccès du téléphone de sécurisation, force est de constater que sur quelques points, il ne tient pas la comparaison avec ses homologues. Esthétiquement parlant d’une part, le Teorem nous ramène à l’âge d’or des appareils à clapet, autant dire, à la préhistoire des mobiles.
D’un point de vue pratique, ce n’est guère mieux : il serait très lent au démarrage, complexe d’utilisation, dépourvu d’applications et pire encore, il ne disposerait pas de répertoire! Donc à moins d’avoir une mémoire d’éléphant, votre annuaire deviendra votre meilleur ami. Mais pas sûr que son transport quotidien soit agréable… Et avouons qu’à l’heure actuelle, retourner à un portable sans application paraît bien triste, voire inconcevable.
Pour couronner le tout, il serait très onéreux. D’après une estimation du journal Le Canard Enchaîné paru le 30 octobre, la Direction Générale de l’armement française (DGA) aurait commandé 14 000 terminaux (comprenez Teorem) pour une facture de 30 millions d’euros. Ce qui, après calcul, reviendrait à 2 142,85 euros… l’unité. Toutefois d’autres sources affirment que cette estimation serait faiblarde et situerait son prix vers 4 500 euros.
Quoi qu’il en soit, le gouvernement semble s’être rappelé que les histoires d’espionnage étaient une affaire sérieuse et a raffermit sa position sur le sujet. Surtout depuis le témoignage d’Edward Snowden.
« Les téléphones sécurisés se démocratisent »
C’est au tour de la société française Bull de développer son portable sécurisé : le Hoox m2. Il proposerait une alternative plus séduisante que le Teorem pour chiffrer les communications car basé sur le système d’exploitation Android, son utilisation serait plus familière.
Fabriqué en France, le Hoox m2 est doté de plusieurs atouts de sécurisation qui devraient ravir plus d’un homme d’affaires. Le mobile est en effet muni d’un capteur biométrique afin d’authentifier l’utilisateur – outre le code d’accès – et d’une puce de chiffrement fonctionnant avec l’algorithme AES 256 bits (standard de chiffrement avancé). Les ports de communications sont également conçu pour écarter les risques d’intrusion.
L’appareil ne concurrence pas pour autant le Teorem; les deux mobiles ne jouant pas dans la même gamme. Le Hoox m2 se destine principalement aux administrations, aux hommes d’affaires fortunés, banquiers et grandes entreprises. Mais si vous souhaitez acquérir ledit téléphone pour votre usage personnel, c’est possible, il vous faudra débourser dans les 2 000 euros.
Par Sébastien Tribot
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