Pour la première fois, le tabac est directement lié à plusieurs pathologies: pas moins de 17 cancers, mais aussi des maladies rénales et intestinales.
Le tabac tue de nombreuses façons. Voilà la conclusion concrète des travaux menés par les chercheurs de la Société américaine du cancer. Ces chercheurs ont épluché pendant 10 années les informations de santé d’environ 1 million de volontaires. Ces derniers sont des hommes et des femmes de plus de 55 ans. En une décennie, 181 377 personnes du panel étudié sont décédées.
Globalement, les fumeurs présentent un taux de mortalité trois fois supérieur aux non fumeurs. Mais les chercheurs ont été surpris par les pathologies présentées car 17% des morts chez les fumeurs n’étaient pas liées à l’une des 21 maladies reconnues comme provoquées par le tabac. Les chercheurs ont ainsi recensé 14 infections manifestement en lien avec le tabagisme et pourtant non considérées comme telles. D’après Brian Carter, co-auteur de l’étude, cela représente 60 000 décès annuels aux Etats-Unis supplémentaires. L’analyse des données de santé de ce million d’individus est terrible. Le tabac, déjà connu pour son rôle dans 17 formes de cancer (poumon, larynx, vessie…), induirait aussi une insuffisance rénale, de l’ischémie rénale ou encore une cardiopathie hypertensive. Des risques multipliés par deux chez les fumeurs. Cette étude américaine parue dans le New England Journal of Medicine corrobore une autre étude, australienne cette fois, menée sur 200 000 personnes. Les scientifiques ont analysés 4 années de données médicales et la conclusion est là aussi sans appel : les fumeurs ont 2.96 fois plus de risque de mourir. Leurs travaux publiés dans BMC Medicine révèlent que 44.6% des hommes fumeurs et 33% des fumeuses risquent de mourir avant 75 ans contre 18.9% des non-fumeurs et 12% des non-fumeuses. Au final, alors que l’on estimait que le tabac tuait un fumeur sur deux, ce sont deux fumeurs sur trois qui décèderont de leur tabagisme.
Il y a tout de même une bonne nouvelle. Arrêter de fumer permet de réduire considérablement le risque et même de l’annuler totalement. En arrêtant de fumer avant 45 ans, le taux de mortalité de l’ex-fumeur est identique à celui d’un non fumeur. De quoi encourager les démarches anti-tabac.
Par Audrey Loubens
Et aussi dans les
ressources documentaires :
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE