Alors qu’un tiers de la population souffrirait du manque d’eau potable selon l’OMS, ce problème éminemment urgent risque fort de s’aggraver dans les années à venir avec l’accroissement de la population. Si les techniques de production à l’échelle industrielle n’évoluent pas, un milliard d’êtres humains pourraient ne pas avoir accès à cette ressource vitale en 2050. L’une des questions qui se pose aujourd’hui est comment apporter ce service aux pays qui en ont le plus besoin, en tenant compte du fait qu’ils n’ont parfois pas accès à l’électricité non plus. Il faudrait une solution économique, écologique, autonome, et avec un haut rendement.
Ce sont ces contraintes qu’ont dû considérer l’équipe d’ingénieurs du MIT et son partenaire Jain Irrigation Systems, une entreprise spécialisée dans les systèmes d’irrigation et d’alimentation solaire. Ensemble, ils ont créé une usine mobile capable de dessaler l’eau des océans en utilisant l’énergie du soleil pour faire fonctionner un électrodialyseur.
L’électrodialyse, comment ça fonctionne ? « L’électrodialyse est une technique qui assure une extraction des ions suffisamment ionisés d’une solution. » Elle est notamment utilisée pour le dessalement de l’eau, et consiste alors à faire migrer les ions vers les électrodes sous l’effet d’un courant électrique. Des membranes seraient ensuite employées pour la séparation de l’eau salée et de l’eau douce.
Le système serait très efficace à en croire David L. Chandler, un des membres de l’équipe, « 90% de l’eau salée pompée pourra ressortir de l’usine en étant potable ». Un rendement bien supérieur aux résultats obtenus normalement, estimés entre 40 et 60%. Et surtout, moins cher. Ce système pourrait subvenir aux besoins d’un village dit-on, si le nombre d’habitants ne dépasse pas 5 000.
Gagnante du concours Securing Water For Food, dont le but est depuis 2013, d’accélérer les innovations dans le domaine de l’eau et la nourriture (au niveau production notamment) afin de les rendre accessibles dans des conditions optimales aux régions démunies, l’équipe du MIT s’est vu attribuer le prix Desal 2015 pour son invention. Elle a ainsi touché 127 000 euros afin de l’aider à poursuivre ses tests dans le monde entier; après avoir déjà essayé son usine mobile au Mexique et en Inde.
Par sébastien Tribot
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