Alors que Facebook est sans doute la plateforme de média social qui s’impose, il existe un réseau social encore plus puissant qui promet d’être un jour dans tous les foyers américains...
Un nombre croissant de start-up appliquent les principes du réseau social à la gestion de l’énergie domestique, et le média social au Smart Grid. Ils sont ainsi en train de révolutionner la compréhension qu’ont les gens de l’utilisation de l’énergie, et bâtissent des sociétés performantes, participant également à réduire l’impact qu’a chaque être humain sur l’environnement.
Le « Smart Grid » réfère au revêtement de la technologie des communications digitales dans notre infrastructure électrique existante. Il permet aux maisons et aux usagers de « parler » entre eux au travers de compteurs électriques pouvant être connectés à Internet et à des d’appareils. Des appareils électriques tels que les réfrigérateurs, les climatiseurs ou les émissions télévisées fichent leur consommation d’énergie par un réseau sécurisé et, quand c’est nécessaire, les sociétés électriques peuvent les éteindre à distance pour éviter de surcharger le réseau et d’éviter les pannes. Le Smart Grid promet ainsi de faire faire des économies, il a des avantages sur le plan environnemental et il transformera la façon dont les clients interagissent avec les utilitaires électriques. Dans la mesure où le réseau social repose sur l’interactivité et la communication, le média social et le Smart Grid sont au même plan ; on pourrait penser à un « Gridbook ».
« Ce qu’il y a de fascinant à propos du Smart Grid, c’est que tant de choses peuvent en découler », dit David Leeds, manager de la recherche senior chez Greentech Media. « Je pense qu’il y a de vastes opportunités pour utiliser moins d’énergie tout en atteignant la même qualité de vie, et je crois que la plateforme du média social va être déterminante dans ce processus ». C’est Leeds également qui a utilisé le terme de « Gridbook » pour décrire ce mélange technologique entre le média social et le Smart Grid.
À quoi ressemble un Smart Grid social ?
Opower, basé à Arlington en Virginie, qui a plus de 2 millions de clients de par le monde, est le leader industriel dans la combinaison des méthodes de communication par le média social et la technologie du Smart Grid. Ses services de contrôle de l’énergie s’appliquent aux ordinateurs de bureau comme aux smartphones, et aident ainsi les consommateurs à faire des économies sur leur consommation d’énergie tous les mois. Opower créée un profil démographique basé sur les données de consommation d’énergie issues de ses compteurs, et groupe les foyers similaires en communautés. Il autorise ensuite ces groupes à comparer leur utilisation d’énergie et permet à chacun d’entrer en compétition avec les autres pour réduire sa consommation au maximum. « Tout ce dont vous avez besoin, c’est d’une poignée d’enthousiastes pour créer cette dynamique. Nous n’avons jamais vu de consommateurs aussi convaincus que ceux qui utilisent les médias sociaux », a écrit Dan Yates, co-fondateur et président directeur général de Opower.
Yates a déclaré que la recherche d’Opower a bien prouvé que lorsque les gens entendaient parler par leurs amis de la façon de consommer moins d’énergie, le taux de participation était bien plus élevé. Les communautés en ligne sont donc un moyen très valable de diffuser l’information. « En plus du fait de simplement discuter entre eux, les consommateurs veulent participer à la création de nouvelles idées », a expliqué Yates. « Les communautés en ligne, et le contenu généré par leurs usagers, sont la clef du succès de notre plateforme. Cela nous permet d’utiliser l’information produite par 5 % d’entre les plus enthousiastes et engagés de nos consommateurs, et de l’étendre aux 95 % restants. » En novembre, Opower a annoncé qu’ils avaient réuni 50 millions de dollars d’un groupe d’investissement de fonds, dont fait partie Kleiner Perkins Caulfield & Byers, qui avait déjà investi dans Zynga et Google.
Les avantages
Les leçons qu’ont tirées Opower et d’autres vont être essentielles pour créer des changements radicaux à mesure que le Smart Grid gagne en maturité. À travers les États-Unis, on estime à 60 millions le nombre de compteurs de Smart Grid prêts à être installés à court-terme. Cependant, le développement total de cette technologie coûtera entre 8 et 10 billions de dollars durant les vingt prochaines années, comme l’indique Dr. Massoud Amin, connu comme étant « le père du Smart Grid ». D’un coût d’environ 170 billions de dollars, selon Amin, le Smart Grid entièrement développé permettra aux Américains d’économiser annuellement 49 billions de dollars gagnés sur les pertes en énergie, et d’augmenter l’efficacité globale de l’énergie de 12 à 18 % par an. « C’est un bienfait pour la société, qui passe de la communauté à l’individu, et qui a permis de réduire les coûts de la mauvaise gestion du système. », a déclaré Amin. Amin est directeur de l’Institut du Leadership Technologique à l’université du Minnesota, et effectue des recherches sur le Smart Grid depuis 1998.
En plus de ses avantages sur la société et la planète, la pertinence du Smart Grid associé au média social, c’est qu’il exploite l’un des instincts les plus humains : l’esprit de compétition. « Les gens aiment sentir qu’ils gagnent », explique Eric Dresselhuys, Vice Directeur Général à Silver Spring Networks. Silver Spring est une société rivale d’Opower, qui a créé une interface en ligne pour que les utilitaires électriques soient connectés à leurs clients, et pour que les clients soient connectés entre eux. On peut la comparer à Mint.com pour ce qui concerne l’utilisation de l’énergie domestique, aussi bien en termes d’apparence que dans sa capacité à gérer et à modifier le comportement par Internet ou par l’application d’un smartphone. Avec la possibilité de réduire chaque mois sa consommation d’énergie et de comparer l’information avec des amis et voisins, la solution de Silver Spring, tout comme Opower, a les aspects d’un jeu social qui en constitue tout l’attrait et génère son succès.
« Les clients se disent : « Je veux gagner, je veux penser que j’agis pour mon bien », dit Dresselhuys. « Aujourd’hui, je ne peux pas savoir si je gagne ou pas. Je pourrais bien être le plus grand perdant de ma communauté, ou je pourrais être dix fois plus efficace que quiconque. Je n’ai pas le contexte nécessaire pour pouvoir évaluer ce que je fais. »
Non seulement cette technologie peut permettre aux consommateurs d’être gagnants par un jeu de compétition entre eux, mais une approche sociale de comptage les sensibilise également aux impacts réels de leurs attitudes quotidiennes. Lorsqu’ils ont plus d’informations à leur disposition, ils sont donc en mesure de prendre de meilleures décisions dans ce sens, et de partager cette connaissance en toute confiance. « Vous avez sans doute une idée assez exacte de combien vous faites de kilomètres au litre avec votre voiture. Mais vous n’avez sans doute pas idée de ce que représente un kilowatt par heure d’électricité dans votre foyer », explique Dresselhuys. « Voire, si vous êtes comme la majorité des gens, vous ne savez même pas ce qu’est un kilowatt par heure…L’aventure de l’énergie toute entière reste un peu comme une boîte noire. »
Les médias sociaux peuvent améliorer l’efficacité de la consommation d’énergie dès maintenant
Silver Spring, Opower et des concurrents comme Tendril ou eMeter, sont des sociétés bâties sur la prémisse que les compteurs de Smart Grid et les médias sociaux peuvent aider les consommateurs à économiser sur leurs factures d’électricité. Mais il existe encore bien d’autres moyens pour que les communautés en ligne puissent modifier leurs habitudes de consommation d’énergie, sans pour autant posséder tout un équipement sophistiqué.
Élue « Meilleure Idée du Millénaire » au concours GE Écomagination, la start-up Welectricity fonctionne sur le fait que les utilisateurs enregistrent l’information contenue dans leurs factures mensuelles d’électricité dans un instrument du site qui produit un graphique. Welectricity sort alors un relevé des habitudes de consommation, opposées aux différentes sortes d’appareils identifiés dans la maison, produit des statistiques et des tableaux sur les tendances de l’usager, et suggère des moyens pour réduire ses factures d’électricité. Welectricity rend aussi possible aux utilisateurs d’inclure leurs amis dans ce processus au travers de leur portail en ligne.
Son fondateur, Herbert Samuel, dit de Welectricity qu’elle permet d’économiser l’énergie de deux manières: d’une part, le service offre la possibilité de réduire sa consommation d’électricité, et d’autre part, il n’est plus besoin de produire de nouveaux compteurs d’énergie, ni de les transporter. Actuellement, Welectricity a des utilisateurs dans 66 pays, et sans cesse davantage arrivant en ligne. Earth Aid, une société qui a l’objectif similaire d’aider les ménages à réduire et à comparer leurs consommation d’énergie, tout cela sans la nécessité d’un nouvel équipement ou de compteurs, vient juste de recevoir la somme de 4 millions de dollars du fonds Séries A.
L’avenir
Dans l’avenir, il faut s’attendre à ce que le Smart Grid devienne de plus en plus social, avec des start-up qui trouvent les moyens d’utiliser les plateformes de réseaux sociaux telles que Facebook et Twitter, tout en communiquant sur des problèmes privés et de sécurité. Tenrehte, basé à Rochester dans l’état de New-York, a inventé la prise Smart Picowatt, un dispositif qui contrôle la consommation d’énergie d’un instrument et relaie l’information par le biais d’un signal Wifi. Ce qui est réellement extraordinaire à propos de ces prises de communication, c’est qu’elles permettent aux utilisateurs de contrôler leurs appareils électriques au travers d’une application Facebook. « Lorsqu’il y a convergence entre les médias sociaux et le phénomène actuel de développement technologique, c’est là que les choses évoluent réellement. », a déclaré la fondatrice de Tenrehte, Jennifer Indovina. « Nous n’en sommes pas encore là. », ajoute-t-elle.
Et Indovina de citer les problèmes de sécurité du réseau et de normes opérationnelles comme étant les deux obstacles majeurs. Mais ça ne sera pas toujours le cas. Et bien qu’elles se soient plutôt montrées discrètes jusque-là, certaines des plus grandes sociétés internationales ont déjà pénétré le champ du contrôle de la consommation d’énergie domestique. Microsoft a lancé une initiative appelée « Hohm » en 2009, et Google a créé un dispositif de contrôle de l’énergie domestique appelé « TED 5000 », un acronyme du « Détective d’Énergie ». Auxquels viennent s’ajouter les applications remarquées d’Apple en mai 2009, en faveur d’un « Contrôle Intelligent de l’Électricité » et d’un « Port de communication intelligent connecté à l’électricité », signant ainsi son entrée dans la mêlée du comptage Smart. Quelle que soit la forme que cela prendra, on doit s’attendre à ce que le concept du réseau social soit au cœur des initiatives à venir.
Les dernières estimations montrent que 77,3% des Américains ont accès à internet, mais que 99,9% d’entre eux ont l’électricité. À mesure que le Smart Grid touche de plus en plus de foyers américains, on va réellement produire un réseau social qui va gagner l’ensemble du territoire, ce qui sera assez inouï.
C.C.
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