On sait que les microplastiques contaminent la chaîne alimentaire dans les océans. En 2014, 60 millions de consammateurs dénonçait même la présence de microplastiques dans le miel. Aujourd’hui, des chercheurs maltais de l’université Putra Malaysia dénoncent leur présence dans le sel de table. Leurs résultats sont publiés dans la revue Scientific Reports.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont analysé 17 marques de sels marins ou de lacs issues de 8 pays – Australie, Iran, Japon, Nouvelle-Zélande, Portugal, Afrique du Sud, Malaisie et France – par spectroscopie Raman. L’équipe n’a néanmoins pas révélé l’identité de ces marques. Mais leurs conclusions sont accablantes: seule une marque ne contient pas de microplastiques. Si cette marque est française, les cinq autres marques hexagonales n’échappent pas à cette contamination. Seule précision révélée : cette marque est vendue dans un contenant en verre.
De quels microplastiques parle-t-on ?
Les chercheurs ont extrait les microparticules supérieures à 149 micromètres (μm). En moyenne chaque kilogramme de sel contient entre 1 et 10 microparticules. Sur un total de 72 particules extraites, 41,6% étaient des polymères plastiques, 23,6% étaient des pigments (phtalocyanine, jaune de chrome,hostasol vert, bleu de phtalocyanine). 5,5% étaient du carbone amorphe et 29,1% restaient non identifiées. En moyenne, les particules mesuraient 515 μm.
Les polymères plastiques les plus courants sont le polypropylène (40%) et le polyéthylène (33,3%). 63,8% des microplastiques sont des fragments de plastique (63,8%). Puis on trouve 25,6% de filaments et 10,6% de films. Aucune microbille de plastique n’a été isolée de ces échantillons.
Une pollution plastique à surveiller !
Les chercheurs se veulent néanmoins rassurants. « Selon nos résultats, le faible niveau d’absorption de particules anthropiques dans les sels [37 particules maxium par individu par an] garantit des impacts négligeables sur la santé », préviennent-ils. On reste loin de l’ingestion qui peut s’élever jusqu’à 11.000 fragments de plastique chaque année pour les amateurs de fruits de mer.
Mais, la quantité de plastiques déchargés dans les océans étant en constante augmentation, ils recommandent de quantifier et identifier régulièrement les microplastiques présents dans divers produits de la mer. Il n’existe encore aucune norme spécifique fixant des seuils maximum de micro-plastiques dans le sel marin ou autres produits.
Par Matthieu Combe, journaliste scientifique
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