Pourquoi la terre exhale-t-elle ce parfum si caractéristique après la pluie ? Une équipe du MIT s’est penché sur la question en braquant à la surface du sol une caméra. Pour mener à bien leur enquête, ces nouveaux experts des gouttes de pluie se sont intéressés à différentes sortes de pluies, plus ou moins violentes, avec une vitesse de chute plus ou moins importante. De même, différentes surface de contact ont été étudiées, à la porosité variable. Les résultats parus dans Nature Communications font état de 600 gouttes d’eau filmées pendant leur chute sur 28 terrains différents, dont 12 superficiels et 16 naturels. A y regarder de si près, les scientifiques ont découvert un mécanisme de nature purement mécanique. En effet, lorsque la goutte heurte le sol, elle emprisonne de minuscules bulles d’air entre elle et le sol. Cet air traverse la goutte de pluie, remonte à la surface et éclate, libérant les aérosols responsables de l’odeur bien connue de la pluie.
Toutefois, les chercheurs ont aussi mis en évidence une modulation du phénomène selon l’intensité de la colère du ciel. Ainsi, l’odeur sera plus forte dans le cas d’une pluie fine tombant sur un sol poreux de type terre battue. A contrario, le phénomène reste limité si un terrible orage s’abat sur un sol non poreux. Dans ce cas les gouttes d’eau frappent le sol si vite que les bulles d’air n’ont pas le temps de se former. Il faudra alors inspirer à plein poumons pour détecter la délicate odeur de terre humide.
La découverte de ce phénomène de bulle d’air capturée sous la goutte de pluie et venant éclater à sa surface pose la question de la transmission de certaines maladies dont les agents pathogènes sont contenus dans le sol. Une faible pluie sur un sol argileux favoriserait alors la diffusion de tels agents et donc d’éventuelles épidémies.
Découvrez comment se diffuse l’odeur de la pluie :
Par Audrey Loubens, journaliste scientifique