Grâce aux sources d’énergies renouvelables, à la capture et au stockage du carbone, et à l’hydrogène, « nous pensons que nous pouvons parvenir à une production d’énergie totalement propre d’ici 2035 », a déclaré lundi 4 octobre aux télévisions britanniques Boris Johnson. L’annonce est faite à un peu moins d’un mois de l’ouverture de la COP26 sur le climat à Glasgow, en Écosse.
Cette décision est notamment motivée par la volonté de s’affranchir « des aléas des prix des hydrocarbures » et pour « maintenir des coûts bas », a ajouté Boris Johnson. « La volatilité des prix du gaz signifie que nous devons redoubler d’efforts pour protéger les consommateurs à long terme, confirme le Secrétaire d’État britannique aux Affaires, à l’Énergie et à la Stratégie industrielle Kwasi Kwarteng. La seule façon de renforcer la sécurité énergétique de la Grande-Bretagne est l’électricité zéro carbone, produite dans ce pays. »
Se passer des énergies fossiles, charbon en tête
En 2020, les énergies fossiles ont assuré 41 % de la production électrique britannique, selon le think tank Ember. Le gaz arrive largement en tête, assurant 37 % de la production. Le charbon n’assure plus que 2 % de la production d’électricité contre 30 % en 2014. La part du nucléaire dans la production a atteint de son côté 17 % et les pouvoirs publics entendent bien la maintenir à ce niveau, pour atteindre une électricité décarbonée en 2035. L’éolien, le solaire, la biomasse et l’énergie hydraulique ont quant à eux généré 42 % de l’électricité en 2020.
Fin septembre, 14 grandes entreprises britanniques appelaient dans une lettre au gouvernement à accélérer l’abandon des énergies fossiles dans la production d’électricité. Avec 37 % d’électricité produite à partir de gaz, le pays est particulièrement affecté par la flambée des prix en Europe.
Un contexte énergétique très difficile
La flambée des prix du gaz (+ 218 % depuis le début de l’année) entraîne l’utilisation accrue depuis quelques semaines des centrales à charbon pour assurer l’approvisionnement du pays en électricité. Cela pourrait compliquer l’engagement du gouvernement britannique de renoncer complètement au charbon d’ici octobre 2024.
S’il y a bien eu « une augmentation de l’utilisation de l’électricité issue du charbon ce mois-ci, l’utilisation du combustible reste limitée dans le pays », relativise Tony Syme, expert de l’école de commerce de l’Université de Salford auprès de l’AFP. Il n’y a « que trois centrales au charbon pour le moment et il n’en restera qu’une à la fin de l’année prochaine, selon les plans actuels ».
Les prix du gaz ont atteint mi-septembre un record historique dans le pays, alors qu’un incendie sur un poste électrique a obligé à couper pour un mois l’interconnexion France-Angleterre. À l’approche de l’hiver, cette situation fait craindre de fortes hausses de prix pour les consommateurs et a déjà provoqué la faillite de plusieurs petits fournisseurs d’énergie ces dernières semaines.
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