Un extrait de « Captage et stockage du CO2 dans le contexte de la transition énergétique » par Ludovic RAYNAL, Sina TEBIANIAN
Un aspect remarquable de l’effet de serre est qu’il n’est pas dû aux principaux composants de l’atmosphère, à savoir l’azote et l’oxygène, représentant en volume respectivement 78 % et 21 % de sa composition, mais à des gaz présents en relativement faible quantité. Le premier de ces éléments est la vapeur d’eau. Cette molécule fait l’objet de relativement peu de débat car la vapeur d’eau se condense sous forme de pluie et ne se concentre pas dans l’atmosphère. Au contraire, le dioxyde de carbone, CO2, s’accumule dans l’atmosphère et l’évolution de sa concentration est, pour partie, directement imputable aux activités humaines. L’impact de ce gaz est d’autant plus sérieux que la durée de vie du CO2 est longue, estimée à près de 100 ans. C’est cette valeur qui est retenue pour estimer le potentiel de réchauffement global (PRG) relatif des autres gaz, le CO2 servant de référence. Ainsi, le méthane a un PRG de 21 et l’oxyde nitreux, ou protoxyde d’azote, un PRG de 290. Via l’utilisation de ce PRG normalisé, on peut ramener l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre à une émission en équivalent de CO2, CO2 eq.
L’impact des émissions de CO2 sur l’avenir de l’humanité
Le CO2 serait responsable de plus de la moitié de l’augmentation de la concentration des gaz à effet de serre sur la période de 1980 à 1990. Cette « primauté » a notamment été confirmée dans le 5e rapport du GIEC, sorti en 2014. La part des émissions industrielles de CO2 est passée de 55 % à 65 % en l’espace de 40 ans. Ces émissions se traduisent par une augmentation de la concentration en CO2 dans l’atmosphère, comme le montrent les mesures de la National Oceanic and Atmospheric Administration, NOAA, réalisées à l’observatoire de Mauna Loa (Hawaï, USA). La teneur de 400 ppm a été dépassée depuis 2015 (400 ppm correspondant à 400.10–6 mol CO2/mol air sec). Or, les mesures réalisées dans les carottes de glace ont permis de démontrer un lien étroit entre teneur en CO2 dans l’atmosphère et température, leurs évolutions respectives étant synchrones à ± 200 ans sur une période qui couvre plus de 800 000 ans.
L’impact des émissions de gaz à effet de serre sur le réchauffement climatique est d’ores et déjà perceptible dans de nombreux pays, même si celui-ci est très disparate selon les régions du monde. Du fait notamment des courants marins et de la température locale, impactant la teneur locale en vapeur d’eau dans l’atmosphère, on observe des différences notables d’une zone à l’autre. Une augmentation de +1 °C à l’échelle de la planète se traduit par une augmentation de près de 2,5 °C dans certaines régions, notamment l’Asie Centrale ou l’Afrique subsaharienne. S’ensuit un grand nombre de conséquences, parmi lesquelles une disparition progressive des glaces aux pôles et des glaciers, et une montée du niveau des océans ainsi que des variations importantes de précipitations. Cette dernière évolution peut avoir des conséquences dramatiques sur l’agriculture et la santé, et donc sur l’avenir de l’humanité en général.
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« Captage et stockage du CO2 dans le contexte de la transition énergétique » par Ludovic RAYNAL, Sina TEBIANIAN
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