Petit humanoïde de 84 cm de haut et 3,5 kg, le robot Poppy a des proportions identiques à celles d’un corps humain. Conçu à partir de pièces à imprimer en 3D, il s’agit d’une plateforme open source qui permet aux chercheurs de développer leurs propres projets, ou encore aux écoles d’ingénieur d’animer des cours multi-disciplinaires.
Dans le cadre d’un projet européen de recherche sur les mécanismes d’apprentissage et de développement cognitif de l’enfant, des chercheurs du Flowers Lab de l’Inria de Bordeaux ont conçu Poppy, un robot humanoïde leur permettant, notamment, d’étudier les mécanismes de la marche et de la locomotion, en les modélisant. Ainsi, Poppy permet d’étudier le rôle de la morphologie du corps dans le développement cognitif, et en particulier dans la génération de mouvements d’adaptation, ainsi que l’interaction physique et sociale avec l’environnement.
Poppy, 84 cm de haut pour 3,5 kilos, est particulier : les parties de son corps (bras, jambes, articulations, capteurs), sa morphologie et ses composantes mécaniques et électroniques peuvent être changées, comme autant de “modules”. Il ne s’agit donc pas d’un simple robot, mais d’une “plateforme” robotique, tel un “ensemble de briques hardware/software”, permettant d’inventer son propre robot – à partir d’une imprimante 3D et de pièces Arduino (un circuit imprimé en matériel libre).
Programmable en langage python (un langage de programmation libre), Poppy est open source – ses plans sont disponibles en ligne, téléchargeables sur le site du projet. “Changer le corps d’un robot prend du temps et de l’argent, il faut mobiliser toute une équipe, mais avec notre plateforme, cela ne prend que 2 ou 3 jours”, indique Pierre-Yves Oudeyer, directeur de recherche à l’Inria, qui coordonne le projet.
Une plateforme de prototypage
Pour les scientifiques et les laboratoires, “cela représente une chance pour pouvoir prototyper et expérimenter leurs idées rapidement et à bas coût, puisque ce robot, dans sa version actuelle, ne coûte que 7000 euros – un coût relativement bas comparé aux plateformes robotiques classiques”, note Matthieu Lapeyre, ingénieur de recherche au Flowers Lab. Des accessoires peuvent être ajoutés au robot, tels que des LEDs, des caméras ou des capteurs lui permettant, par exemple, d’interagir avec son utilisateur.
Poppy a dépassé le contexte scientifique de départ, pour inspirer des artistes (sculpteurs), des entreprises, mais aussi le monde de l’éducation. Ainsi, les écoles d’ingénieurs et les lycées peuvent-ils utiliser cette plateforme robotique modulaire, qui leur permet de combiner plusieurs disciplines (mécanique, informatique, électronique, impression 3D) en un seul outil pédagogique.
Depuis septembre, Poppy, première plateforme de robotique humanoïde open source au monde, est utilisée par des lycées, des écoles d’ingénieurs (notamment l’ENSAM (École nationale supérieure d’arts et métiers – Arts et Métiers ParisTech), et des Fab Lab, qui veulent créer un robot leur permettant de mieux comprendre l’autisme. Le projet Poppy a aussi mis en place un forum permettant aux écoles, aux chercheurs et aux artistes de partager leurs idées, pour améliorer le robot.
Réagissez à cet article
Vous avez déjà un compte ? Connectez-vous et retrouvez plus tard tous vos commentaires dans votre espace personnel.
Inscrivez-vous !
Vous n'avez pas encore de compte ?
CRÉER UN COMPTE