Un rapport publié par l’UCS (Union of Concerned Scientist) met en doute l’argument selon lequel les semences transgéniques sont plus performantes que celles qui sont traditionnelles. Des résultats étonnants, mais pas tout à fait nouveaux.
Le rapport publié le 14 avril dernier par l’UCS, un groupe de chercheurs indépendants américains, participe à la remise en cause des rendements des OGM, en comparaison avec les semences classiques. C’est en tout cas ce qu’affirme Doug Gurian-Sherman, l’auteur du rapport : « depuis des années, les industries claironnent qu’elles vont nourrir le monde, en promettant que les OGM produiront de meilleurs rendements.»En effet, les semenciers justifient l’utilisation de semences transgéniques par la nécessité de produire plus, pour nourrir une population mondiale, qui atteindra, selon les prévisions, 9 milliards d’individus en 2050. Assurer les besoins alimentaires de la planète est un enjeu fort, mais la solution « OGM » semble perdre peu à peu sa crédibilité.
Des hausses de rendement « marginales »
Pour conduire à bien son rapport, l’UCS a analysé toutes les statistiques et travaux académiques publiés sur le soja et le maïs, qui sont les deux cultures les plus répandues aux Etats-Unis. En effet, 90 % des surfaces de soja du pays sont génétiquement modifiées. Le chiffre est de 60 % en ce qui concerne le maïs.Les études, notamment menées sur les trois OGM qui dominent le marché américain, révèlent que l’amélioration du rendement par rapport aux semences naturelles est marginale, voire nulle. Ainsi, le rapport explique que les rares hausses de rendement observées suite à l’utilisation d’OGM pourraient trouver leur justification dans les innovations techniques agricoles. Mais le rapport va plus loin, puisque son auteur juge que le recours aux biotechnologies pour assurer les besoins alimentaires de la planète est une utopie, voire un danger.
« L’agriculture traditionnelle continue d’avoir de meilleurs résultats »
Quoi qu’il en soit, il ne s’agit pas du premier rapport mettant en cause la pertinence de l’utilisation des OGM. En 2006 déjà, une étude, menée par les chercheurs du ministère américain de l’agriculture, avait conclu que les cultures transgéniques n’amélioraient pas « significativement » les rendements. Cette étude se basait sur les rendements relevés lors des dix premières années d’utilisation des organismes transgéniques. Doug Gurian-Sherman, dont le rapport déconseille le choix des OGM comme solution aux défis alimentaires de demain, prône même un retour en arrière. « Comparée aux OGM, l’agriculture traditionnelle continue d’avoir de meilleurs résultats. Pourquoi donc prendre un risque pour la santé humaine et l’environnement avec une agriculture qui n’offre pas de meilleures récoltes ? » Ces résultats, qui viennent s’ajouter aux études déjà menées, ont fini de jeter le trouble, surtout chez les agriculteurs, qui se tournent vers les OGM principalement pour augmenter leurs récoltes.
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