Météo-France publie le Bilan climatique du printemps 2024. Il révèle qu'il s'agit du «4e printemps le plus arrosé jamais enregistré», le plus pluvieux depuis 2008. Toutefois, malgré le ressenti, la température a bien été au-dessus des normales de saison.
Au printemps, il aura plu, beaucoup plu. À tel point qu’au 1er mai, 65 % des niveaux des nappes phréatiques étaient au-dessus des normales mensuelles. Une situation « bien meilleure » qu’en 2023, selon le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM). D’après le Bilan climatique du printemps 2024 publié par Météo-France ce lundi 3 juin, la saison se place au quatrième rang des printemps les plus pluvieux depuis le début des mesures en 1959. « Le printemps 2024 est même le second printemps le plus pluvieux dans plusieurs villes comme Nice, Lyon ou Strasbourg », partage l’établissement public.
Il y aura eu 45 % de précipitations en plus par rapport aux normales 1991-2020. Côté précipitations, le printemps 2024 s’établit derrière ceux de 2001 (+57 %), 1983 (+52 %) et 2008 (+47 %). Cette tendance pluvieuse s’est confirmée au mois de mai 2024, qui devient le cinquième mois de mai le plus pluvieux depuis le début des mesures, derrière 2013, 1981, 1983 et 1984. Ces pluies parfois particulièrement intenses ont entraîné des inondations et des coulées de boue importantes en Bourgogne, dans le Centre-Ouest, en Lorraine, en Alsace et dans l’Aisne. « Sur le Poitou, les Charentes, le nord de l’Alsace et la Lorraine ainsi que sur les Cévennes ardéchoises ou encore la Côte d’Azur, il est tombé deux fois plus de pluies que la normale », calcule Météo-France.
S’il a beaucoup plu, les Français ont peu vu le soleil cette saison. Le pays enregistre un déficit d’ensoleillement proche de 20 % sur le printemps, qui atteint 30 % localement dans le nord-est de la France. Dans le Centre-Ouest, le déficit a même atteint près de 40 %. Le mois de mai 2024 est ainsi le troisième mois de mai le moins ensoleillé, après mai 1984 et mai 2013.
Des températures toujours au-dessus des normales
Si les pluies abondantes et le manque d’ensoleillement pourraient faire penser que le mois de mai a été froid, il n’en est rien. « Les températures restent supérieures aux normales en moyenne sur la saison, avec une anomalie de +0,8 °C par rapport aux normales 1991-2020 », assure Météo-France. Un signe que la tendance au réchauffement climatique est bien toujours à l’œuvre.
Le temps maussade de mai ne devrait pas faire oublier que de nombreux records de chaleur précoce ont été battus pendant les deux premières semaines d’avril. Météo-France évoque des températures moyennes de 3 à 6 °C au-dessus des normales du 4 au 8 et du 12 au 14 avril. Sur le mois, « deux records mensuels nationaux ont été enregistrés dans les Pyrénées-Atlantiques le 6 avec une température minimale de 22,5 °C à Biarritz et une température maximale de 33,9 °C à Navarrenx », résume l’établissement. Le 13 avril, il a fait jusqu’à 26,7 °C à Paris, soit 10 °C au-dessus de la normale.
Météo-France souligne « un mois coupé en 2 », alors que la deuxième quinzaine d’avril a connu le retour de gelées tardives en plaine et des chutes de neige sur les massifs à basse altitude. Le 23 avril, il faisait -3,5 °C à Guéret dans la Creuse, soit -8 °C en dessous de la normale. Et pour finir, la journée du 1er mai a été très contrastée, avec 12,5 °C à Toulouse, alors qu’il faisait jusqu’à 28,6 °C à Strasbourg.
Mais quel temps fera-t-il cet été ?
Est-ce qu’un printemps maussade annonce un été plutôt chaud ou doux ? « Il n’y a généralement pas de lien direct entre la météo du printemps et celle de l’été qui suit », répond Météo-France. Pour les mois de juin, juillet et août, l’expert de la météo et du climat estime que le scénario le plus probable concerne « des conditions plus chaudes que la normale », avec une probabilité plus marquée pour les régions méditerranéennes. Pour les pluies, le sud-ouest et le pourtour méditerranéen seront probablement plus secs que la normale. Mais cela n’exclut pas des épisodes ponctuels avec une pluviométrie pouvant être localement importante.
« Prévoir un scénario plus chaud que la normale sur trois mois n’implique pas nécessairement la survenue de vagues de chaleur ou de canicules », prévient Météo-France. L’organisation précise que ses équipes parviennent aujourd’hui à bien prévoir des configurations météorologiques propices aux canicules, mais seulement 8 jours en avance.
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