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Le premier prototype de biofaçade à microalgues bientôt en test !

Posté le 21 janvier 2013
par La rédaction
dans Environnement

Si les micro-algues apparaissent de plus en plus comme une alternative intéressante à la production d’énergie, le système n’avait jamais encore testé en conditions réelles. En 2013, place à l’expérimentation : la ville de Saint-Nazaire s’apprête à accueillir la première biofaçade.

Après avoir mis au point les premiers capteurs solaires biologiques de microalgues pour le bâtiment et le système de façade permettant de maintenir en température les cultures de manière optimale, l’agence X-TU Architects, le laboratoire GEPEA de l’Université de Nantes et AlgoSource Technologies vont lancer la construction d’un banc d’essai pour tester cette «biofaçade» en conditions extérieures réelles.

Cet équipement, dénommé SymBio2-BOX, est un véritable laboratoire dont l’instrumentation et les équipements permettront d’étudier et mesurer finement le comportement des microalgues ainsi que l’efficacité thermique de cette «biofaçade», tant pour la régulation thermique des cultures que du bâtiment.
Installée courant 2013 à Saint-Nazaire sur le site de l’Université de Nantes «Gavy-Océanis», la SymBio2-BOX sera un équipement de recherche industrielle complémentaire du démonstrateur de recherche et développement du GEPEA «défi-μAlg», dont il assure la déclinaison industrielle pour une application bâtiment.

 

Une alternative écologique de plus en plus crédible

Outre le caractère écologique des microalgues (captation du CO2, utilisation d’eaux usées pour les cultures, production d’O2, production naturelle de molécules d’intérêt,…), l’objectif de ce banc d’essai est de confimer les dernières études technico-économiques réalisées jusqu’ici, et qui laissent envisager des économies d’énergie globales de l’ordre de 40% liées directement à ce procédé innovant de «biofaçade», et jusqu’à 80% par rapport aux systèmes de cultures en bassins «raceways».

La régulation thermique étant le principal poste de coût de revient de la production de microalgues, une telle économie permettrait enfin d’ouvrir les marchés de l’alimentation à cette filière, aujourd’hui cantonnée à des faibles volumes sur le marché de la cosmétique et de la santé.

Enfin, cette double peau vivante et productive permettrait à de nombreux bâtiments, en neuf comme en rénovation, d’atteindre les objectifs du Grenelle de l’Environnement et d’être conformes à la nouvelle réglementation thermique 2012, généralisée à tous les bâtiments au 1er janvier.

 

Des champs «algocoles» verticaux en ville

A l’heure où l’hyperurbanisation grignote toujours plus de terres agricoles, tandis que les besoins alimentaires d’une population mondiale de plus de 7 milliards d’habitants explosent, les façades représentent une surface potentielle de culture encore inexploitée.

En effet, avec 50% maximum d’ouverture dans les façades pour l’éclairage naturel des locaux (HQE), l’autre moitié de surfaces disponibles, exposées au soleil, peuvent aujourd’hui être utilisées pour cultiver des microalgues, extrêmement riches en protéines, lipides (oméga-3, oméga-6), antioxydants, vitamines essentielles et pigments naturels, au point de représenter une source alimentaire prometteuse tant pour l’homme que pour les animaux ainsi qu’un jour une source de matériaux biosourcés ou d’algocarburants.

Publié par Iris Trahin

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